Le 7 septembre, une quarantaine de participants d’horizons variés ont participé à la rencontre des observatoires sur la résilience des commerces. Retour sur les grands messages délivrés lors de ce point de conjoncture.
« En 2022, notre rencontre des observatoires sur les commerces avait envisagé le retour du discount parmi les commerces » a rappelé l’élu référent Olivier Arsac, en ouverture. « Nous étions dans le vrai et c’est pourquoi il faut être attentifs aux évolutions des modes de consommation au moment où les commerces font face à l’arrêt des aides publiques et au début des remboursements du prêt garanti par l’Etat. »
Une croissance mesurée des autorisations de commerces de plus de 300 m²
Réunis par l’enjeu de la résilience des commerces, les participants de la rencontre ont bénéficié début septembre d’un état des lieux des tendances sur l’offre de grandes surfaces commerciales de plus de 300 m². Dans la continuité de la reprise observée en 2021, après une nette baisse en 2020, les chiffres de 2022 confirment une tendance à la hausse du nombre d’autorisations, tout en restant en deçà des surfaces autorisées en 2019. 9 400 m² ont été autorisés dans l’aire urbaine de Toulouse en 2022.
65% des surfaces autorisées sont situées en dehors du SCoT de la grande agglomération toulousaine. 2 200 m² ont ainsi été autorisés sur la commune de Grenade, 1 400 à Bessières, 1 100 à Noé et 400 m² à Auterive. Au sein du SCoT, l’immense majorité des autorisations ont concerné Toulouse (3 000 m² autorisés). 35% de ces nouveaux commerces développeront l’offre alimentaire, 27% l’offre en équipement de la maison. 32% des autorisations concernent des galeries marchandes. La surface moyenne de ces projets est de 700 m², en écho à la tendance nationale de création de commerces de plus petite taille que par le passé.
Stabilisation de l’offre en grandes surfaces
Si le stock de surfaces autorisées continue de baisser en se situant à 45 000 m² (soit 3,1 % de la totalité des surfaces des commerces existantes), le parc en activité se stabilise en occupant près de 1 450 000 m² dans l’aire urbaine de Toulouse, soit près de 1m² par habitant. L’année 2022 est marquée par un volume d’ouvertures peu élevé et très peu de fermetures (8 000 m²). Toutefois, le créneau du bio connaît des difficultés puisqu’il représente 4 des 12 fermetures.
Sur le temps long, l’alimentaire porte une partie de la croissance des commerces de plus de 300 m² (+1,5%/an des surfaces occupées depuis 2012). Les galeries marchandes ont connu un rythme de croissance très élevé sur les dix dernières années avec +3,4%/an, suivies des commerces de loisirs, sport et culture (+2,4%).
Accélération de la reprise du chiffre d’affaires des entreprises
Marie-Anne Hugo-Magnan, responsable études et aménagement du territoire de la CCI Toulouse Haute-Garonne, a présenté les conclusions de l’étude de conjoncture menée conjointement avec la Banque de France. 2022 a été marquée par une croissance de 9% du chiffre d’affaires des entreprises et une hausse de 3,3% des effectifs salariés tous secteurs confondus. Cette dynamique profite pour partie au commerce, malgré le contexte d’inflation et de perte de pouvoir d’achat. Le secteur a conservé une croissance de 4,1%, après 6,1 % en 2021, mais a perdu de l’emploi, à l’exception de la filière alimentaire. Le nombre de cessations d’établissements de commerce a également baissé de 13% en 2022.
Un ralentissement de la croissance des commerces serait à venir en 2023, avec une hausse du chiffre d’affaires de 3,3%, en lien avec une crainte de réduction des dépenses dites non essentielles. L’emploi du secteur devrait néanmoins augmenter de 1,9%, selon les prévisions réalisées.
La ville de Tarbes se mobilise pour dynamiser les commerces
Bénédicte Fridberg, responsable du service commerce de Tarbes, a partagé un retour d’expérience sur les actions engagées dans le centre-ville. Subventions d’accompagnement pour des travaux et l’amélioration des devantures, écoute des besoins des indépendants… La commune est mobilisée pour soutenir les commerces, tout en étant attentive aux risques de distorsion de concurrence. Les « samedis piétons », accueillis avec scepticisme par les commerçants, apportent désormais satisfaction. « Le mobilier urbain attrayant, l’installation d’un décor de plafond de rues aux multiples couleurs et des animations proposent aux clients un parcours agréable » a indiqué Bénédicte Fridberg.
Des soutiens individualisés portent également leurs fruits. « Nous avons dernièrement renégocié un loyer avec les bailleurs d’un commerce afin de ne pas mettre en danger la pérennité d’un indépendant. Ce dernier payant trop cher de loyer et arrivant en fin de bail, nous l’avons accompagné en recherchant un nouveau local, bien situé, afin de bénéficier d’un meilleur flux et en lien avec l’association des commerçants. Nous le soutenons avec une aide au loyer pendant un an » conclut la responsable commerce de la ville de Tarbes.