La crise sanitaire a été très révélatrice du manque de prise en considération du piéton dans l’espace public en situation dite “normale“. Ralentissement des rythmes et baisse des mobilités motorisées ont redonné, durant le confinement, une place centrale à la marche dans un espace public accueillant une fonction sociale renforcée. Dès le déconfinement, la marche est redevenue la pratique très contrainte face à la reprise des activités dans un espace public sur-sollicité.
Devant les enjeux de développement durable et de résilience des villes face aux crises, il y a pourtant urgence à redistribuer l’espace urbain pour qu’il ne soit plus seulement le réceptacle des flux. Il doit être le support d’une vie urbaine renforcée, de solidarités nouvelles, des pratiques de tous les usagers, y compris les plus vulnérables.
Confort des parcours, apaisement et conciliation des vitesses, enchantement des espaces… sont autant d’outils à mettre en œuvre dans une culture renouvelée de l’aménagement de la voirie et des espaces publics. Mais renforcer la “marchabilité” des espaces publics doit s’appuyer, au-delà des infrastructures, sur un modèle territorial favorable aux proximités.
C’est toute une “culture piétonne” qui doit se déployer dans les outils d’aménagement et dans les documents cadres de la planification urbaine.
