Le dessin de Marine Bellanger, étudiante à l’ENSA Montpellier, a été choisi par l’AUAT pour illustrer la couverture de la revue Belveder titré « Détours démographiques ». Découverte de son parcours et de son approche créative.
Le vieillissement de la population et le ralentissement démographique sont des phénomènes qui touchent l’ensemble des territoires. Pour décrypter ces tendances, la revue Belveder donne la parole à plusieurs experts dans son numéro « Détours démographiques ». A sa manière, Marine Bellanger, lauréate d’un concours étudiant en 2025, apporte un regard unique de ce thème en illustrant la couverture du numéro paru à l’automne.
Comment avez-vous abordé ce sujet des transformations démographiques ?
L’idée m’est venue lors d’un stage à l’agence d’urbanisme de Nîmes (A’U), où je travaillais sur les liens entre démographie et formes urbaines. Initialement, j’imaginais une grande axonométrie juxtaposant du pavillonnaire, des HLM et du tissu ancien… Mais cette piste m’a paru trop rigide. La démographie, on en parle souvent à travers des statistiques : je voulais lui redonner de la chair en me concentrant sur les personnages et leurs pratiques.
Mon objectif était de montrer la démographie à travers la vie quotidienne, loin des chiffres.
Marine Bellanger
Quel a été votre cheminement créatif pour aboutir à cette illustration pour Belveder ?
Je suis partie sur un dessin instinctif, au calque et au brouillon, en accumulant des silhouettes. L’idée était de montrer des individus variés, dans des situations de vie simples : des gens de tout âge qui se déplacent, jouent, lisent, vivent ! J’ai observé les mouvements des passants lors de mes balades, puis j’ai composé cette foule organique. Je tenais à éviter une représentation uniforme : la démographie, ce sont avant tout des petites choses invisibles dans les données, mais essentielles à saisir.
Dessinez-vous régulièrement ?
Oui, depuis mon bac en arts appliqués ! J’aime expérimenter des styles graphiques et le dessin à la main reste mon outil pour traduire les ambiances. Celui pour la revue est volontairement épuré, avec des personnages schématisés. Récemment, pour ma soutenance, j’ai mélangé architecture, végétation et personnages… Le stage en agence m’a aussi confirmé l’importance du dessin manuel pour traduire des scénarios urbains. D’ailleurs, mes recherches sur l’intensification du pavillonnaire devraient donner lieu à une publication de l’agence d’urbanisme, région nîmoise et alésienne : j’y utilise le croquis pour proposer des évolutions possibles.
Vous étiez étudiante lors de votre participation : quelle est la suite pour vous ?
Je cherche aujourd’hui un poste dans une agence d’architecture autour de Montpellier. Mon mémoire portait sur la maison individuelle et plus particulièrement le pavillon. Je veux explorer des commandes variées (habitat, infrastructures, publics), avec une sensibilité particulière pour les territoires ruraux. Ayant grandi entre Nantes et Angers, c’est dans ces milieux moins denses que je me sens inspirée : il y a urgence à s’intéresser aux territoires délaissés, à les réinvestir, au-delà des métropoles.
Le mot de la fin ?
Ce concours pour Belveder était l’occasion de libérer mon dessin, sans contrainte technique. Merci à l’AUAT pour cette initiative qui permet aux étudiants de s’emparer de sujets complexes… avec créativité !
Découvrir le numéro « Détours démographiques » de la revue Belveder
