Jean-Marc Mesquida : « La planification a aidé et aidera à répondre aux enjeux des territoires »
Agence d'urbanisme et d'aménagement Toulouse aire métropolitaine

Jean-Marc Mesquida : « La planification a aidé et aidera à répondre aux enjeux des territoires »

43 ans d’AUAT et 26 ans son directeur, Jean-Marc Mesquida a façonné l’agence d’urbanisme qui célèbre cette année son 50ème anniversaire. L’occasion pour lui de témoigner de sa passion – intacte – pour la planification stratégique.

Jean-Marc Mesquida : « La planification a aidé et aidera à répondre aux enjeux des territoires »

43 ans d’AUAT et 26 ans son directeur, Jean-Marc Mesquida a façonné l’agence d’urbanisme qui célèbre cette année son 50ème anniversaire. L’occasion pour lui de témoigner de sa passion – intacte – pour la planification stratégique.

Lors de votre départ en retraite en 2018, Jean-Luc Moudenc a rappelé que vous avez traversé au moins 5 présidences de l’agence. Avec un peu de recul, qu’en retenez-vous ?

Qu’il faut de la chance. J’ai effectivement dirigé l’agence de Dominique Baudis à la présidente actuelle Annette Laigneau. Je me souviens des doutes en 2007 au moment du changement de bord politique avec l’élection de Pierre Cohen, étant donné que c’était le centre droit qui avait prévalu jusque-là. L’agence a réussi à traverser le temps en se positionnant aux côtés des territoires, avec des relations partenariales, par-delà les changements d’équipes municipales. C’est un élément fort de l’ADN de cette structure-outil, apolitique, pour les collectivités.

Dès votre arrivée à l’agence, vous vous êtes lancé sur la planification

Je suis effectivement arrivé alors que le Schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU) de 1975 était en cours de finalisation. Sa mise en application en 1982 a favorisé le lancement immédiat d’un nouvel exercice : celui du Schéma directeur de l’agglomération toulousaine (SDAT). Je l’ai pris en charge, jusqu’à son approbation en 1998. On y voit, encore aujourd’hui, les germes de ce qui constitue aujourd’hui les fondamentaux du Schéma de cohérence territoriale (SCoT). Ces exercices, bien que totalement codifiés, font émerger beaucoup de valeur.

L’archive à découvrir :
le SDAT de 1998

Pensé par et pour les 63 communes alors membres du Syndicat mixte d’études de l’agglomération toulousaine (SMEAT) en 1998, le SDAT fixait un cadre pour le développement favorisant les grands projets d’intérêt métropolitain, à l’horizon 2015.

Pourquoi développez-vous encore cette passion pour la planification ?

Parce que c’est à mon sens le seul moyen d’essayer de répondre à la complexité qui s’impose aux territoires. Dès mon diplôme en urbanisme en 1974, j’ai compris que la ville ne pouvait être faite de l’addition de constructions, même en suivant une réglementation générale. Une vision est nécessaire et celle-ci doit être commune entre territoires voisins, pour éviter les redondances ou les manques. Prenez l’exemple des logements sociaux. La loi SRU a fait le constat que des territoires n’avaient pas de logements de ce type et que d’autres en avaient beaucoup. L’effet de concentration engendré a généré des problèmes en cascade que seule une politique d’habitat à bonne échelle pouvait solutionner.

L’AUAT a ainsi été l’outil amenant les collectivités à travailler ensemble

L’agence était toute désignée pour aider les territoires à accepter que définir des objectifs de manière isolée ne pouvait continuer. La planification territoriale et stratégique a donc cette ambition, passionnante, d’amener des élus et techniciens à trouver, ensemble, des réponses pertinentes aux enjeux d’accueil, de mobilité, d’économie, d’environnement, de foncier ou encore d’habitat. Pour soutenir cela, l’AUAT comme les autres agences d’urbanisme a développé ses missions d’observation. Elle a aussi commencé à travailler en réseau, en interne, en connectant tous les exercices : les projets urbains, à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, ont été reliés aux enjeux de planification. Si nous n’étions pas cohérents dans nos missions, comment aider les communes à réussir le chainage entre SCoT, PLU(i) et projets communaux ?

Vous avez aussi soutenu la nécessité pour les collectivités de prouver la qualité urbaine des projets

Cela rejoint les enjeux de densité et leur perception. Le quartier des Chalets à Toulouse – très prisé – est plus dense que celui du Mirail… Sur cette question, les communes limitrophes de Toulouse ont pris des initiatives intéressantes, comme le quartier nord de Balma, ou Andromède à Blagnac-Beauzelle. Les 15 dernières années ayant vu l’émergence de projets urbains innovants sur Toulouse associant densité acceptable et qualité de vie (Borderouge, le nouveau Reynerie, le grand Matabiau, …) et demain le grand projet urbain autour de la 3ème ligne de métro.

Vous avez aussi positionné l’AUAT en soutien des exercices de prospective des collectivités membres

Cela nous semblait inévitable, au même titre que nous aidions les territoires à fixer des orientations pour les 30 ans à venir. Le SDAT de 1998 dessinait déjà le tracé de la 3ème ligne du métro de Toulouse, très proche de celui qui sera inauguré d’ici 2028… Je reste convaincu que la prospective nourrit la réflexion stratégique : elle doit être permanente, au même titre que l’observation des politiques publiques.

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