Malgré un net ralentissement économique en 2024, l’aire d’attraction de Toulouse a une nouvelle fois démontré sa capacité à créer des emplois, avec 2 140 postes salariés privés supplémentaires. Zoom sur les réalités de l’emploi dans les intercommunalités toulousaines.
L’observation des dynamiques de l’emploi est évocatrice des singularités de l’économie toulousaine. Récemment parus, les chiffres de 2024 mettent ainsi en lumière une complémentarité de ses moteurs de croissance ainsi que la manière dont la vitalité aéronautique irradie, à des degrés divers, les territoires de l’aire d’attraction de Toulouse.
Cette performance intervient dans un contexte de décélération marquée, après les pics post-Covid de 2022 (+16 850) et 2023 (+9 840).

Toulouse se classe ainsi parmi les quatre grandes aires urbaines françaises à maintenir une croissance positive, aux côtés de Lyon, Paris et Marseille-Aix.
Votre structure est membre de l’AUAT ? Poursuivez votre parcours sur l’espace membres. Vous y trouverez le replay de la rencontre des observatoires sur la conjoncture économique d’octobre 2025. Sont aussi mis à votre disposition les supports des intervenants : Vincent Foussal (Banque de France), Pierre Brossier (France Travail Occitanie), Yannick Cabrol (EY Consulting) et Vincent Ance (AUAT).
Une économie à forte orientation productive
Une caractéristique majeure distingue Toulouse : 78% de l’emploi créé en 2024 relèvent de la sphère « productive » (industrie et services aux entreprises). Cette tendance lourde, déjà observée lors des éditions précédentes de cette étude, se poursuit en 2024. L’effet d’entraînement de la filière aéronautique et spatiale est tel que, en dehors des activités qui lui sont liées, l’emploi salarié privé de l’agglomération est en léger recul (-0,3%).
À elle seule, la filière en 2024 crée 2 300 emplois et représente la moitié des +2 750 postes supplémentaires que dégage l’industrie. Autres particularités locales : son attractivité résidentielle et le vieillissement de sa population, qui stimulent les services aux particuliers (+1 280 postes), notamment dans les métiers du soin.
Une analyse du bassin de l’emploi par territoires
Outre les corrélations entre différents secteurs d’activité mises en lumière, la force de cette étude est d’éclairer les dynamiques contrastées au sein même de l’aire d’attraction toulousaine, offrant une vision fine de la résilience économique locale.

Toulouse Métropole concentre 70% des gains (+1 780 postes), portée par le cœur de la filière aéronautique (+2 160 postes) et les services aux particuliers. Des territoires périphériques affichent également une robuste croissance. C’est le cas de la Gascogne Toulousaine (+170 postes) et du Grand Sud Tarn et Garonne (+180 postes) qui profitent de la sous-traitance aéronautique et du dynamisme des transports et de l’intérim. D’autres, comme les Terres du Lauragais (+140) ou le Volvestre (+120), trouvent des relais de croissance de l’emploi dans des secteurs variés (transport routier, ingénierie, accueil de jeunes enfants).
Certaines intercommunalités en retrait voient leurs difficultés dans le commerce ou les services aux entreprises partiellement compensées par l’aéronautique. Le Muretain Agglo (-182 postes) et le Sicoval (-123 postes) subissent ainsi le contrecoup de la conjoncture dans les zones commerciales et l’informatique, malgré les créations d’emplois industriels liés à l’aéronautique.
Crédit photo : Safran

