Comprendre les changements démographiques qui s’imposent à nos territoires 

Comprendre les changements démographiques qui s’imposent à nos territoires 

Comprendre les changements démographiques qui s’imposent à nos territoires 

L’AUAT partage une étude approfondie des dynamiques démographiques de l’aire métropolitaine toulousaine. Celle-ci a été mise en débats lors d’une rencontre des observatoires réunissant experts et acteurs des territoires, tous interrogés par les tendances à l’œuvre.

« La démographie est le socle de toutes nos politiques publiques » a souligné Frédéric Toupin (AUAT) en ouverture de la rencontre des observatoires organisée le 3 juillet. « C’est elle qui détermine combien de logements construire, où implanter les écoles, comment dimensionner les réseaux de transport, ou encore anticiper les besoins en EHPAD. »

Avec 23 000 habitants supplémentaires par an entre 2006 et 2022 (soit l’équivalent d’une ville comme Muret chaque année), l’aire métropolitaine de Toulouse confirme son statut de territoire dynamique, au sein duquel se situe l’aire d’attraction de Toulouse, 5ᵉ aire la plus peuplée de France. Cette croissance, portée par un solde migratoire positif (+1,4 %/an) et un solde naturel encore excédentaire, masque toutefois un ralentissement progressif.

Photo des intervenants Sylvain Alasset et Marie Molinier (AUAT) lors de la rencontre des observatoires du 3 juillet 2025.
Sylvain Alasset et Marie Molinier (AUAT)

Sylvain Alasset et Marie Molinier (AUAT) ont détaillé les indices d’un essoufflement du périurbain. Après une forte périurbanisation dans les années 2000, la croissance se recentre autour des pôles urbains, d’autant plus depuis la crise covid-19. Conjugué à un solde naturel en baisse, cette tendance connue ailleurs en France, s’explique par une chute du taux de natalité (10,8 naissances/1 000 hab. en 2022 contre 12,9 en 2006).  

Lire le panorama de la population, paru en juillet 2025

« En 2040, la France connaîtra plus de décès que de naissances, une première depuis la guerre »

Le démographe Gilles Pison (INED) a élargi le débat en présentant des projections à 2100 au plan mondial, européen et français.  

Entre pédagogie sur les évolutions démographiques et déclin européen compensé par l’immigration, Gilles Pison a partagé des incertitudes majeures : « Personne n’avait prédit le baby-boom… qui peut dire ce que sera la natalité dans 20 ans ? ». Gilles Pison a particulièrement insisté sur le vieillissement accéléré de la population : « En 2040, la France connaîtra plus de décès que de naissances. L’Allemagne le vit depuis 30 ans déjà. Paradoxalement,la France est aujourd’hui parmi les pays les plus jeunes d’Europe malgré une fécondité en baisse. » 

Quelles politiques publiques pour accompagner les changements démographiques ? 

Interrogés sur leur prise en compte de ces dynamiques, 4 acteurs territoriaux ont mis en commun leurs réflexions. Dominique Fouchier (vice-président de Toulouse Métropole) a rappelé les objectifs du PLUi-H de la métropole. Ceux-ci sont déjà revus à la baisse par rapport au PLUi-H précédant. Il a toutefois précisé que « la planification à 10 ou 20 ans ne peut engager une bifurcation immédiate en lien avec des projections démographiques qui s’inscrivent sur le temps long. Même si la population reste stable, nous aurons des besoins auxquels il faut répondre ». Il a par ailleurs insisté sur le rôle des démarches de coopération comme l’interscot et le Dialogue métropolitain de Toulouse, pour favoriser l’équilibre des territoires.  

Olivier Levrey (DGS du Grand Albigeois et de la ville d’Albi) a fait état de la prise en compte des évolutions démographiques. SCoT, PLH et politiques publiques intègrent « une atonie démographique sur ce territoire ». La croissance de la population y est deux fois moins importante que par le passé. « La bataille du solde migratoire positif est lancée. Nous misons sur la qualité de nos services pour attirer des jeunes familles » a-t-il indiqué. Vincent Gibert, vice-président du conseil départemental 31, a témoigné des enjeux imposés par les disparités sociales, mais aussi par un bifurcation écologique à engager. Jean-Charles Piteau, directeur de la Caf de la Haute-Garonne, a quant à lui regretté un « décalage entre les financements fléchés jusqu’en 2027 pour la petite enfance, alors que les besoins sont croissants sur la jeunesse et l’animation. » 

Prochain rendez-vous pour nos membres et partenaires sur ce thème fil rouge 2025 : une rencontre prospective sur ces défis démographiques, au mois de novembre. 

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