Vélos, marche à pied, voitures : les mobilités de courtes distances à la loupe
Agence d'urbanisme et d'aménagement Toulouse aire métropolitaine

Vélos, marche à pied, voitures : les mobilités de courtes distances à la loupe

La nouvelle enquête mobilité certifiée Cerema (EMC²) indique une hausse des déplacements de moins de 3km de la part des habitants du bassin de vie toulousain. Détails et mise en perspective de cette tendance, discutée lors d’une rencontre des observatoires.

Vélos, marche à pied, voitures : les mobilités de courtes distances à la loupe

La nouvelle enquête mobilité certifiée Cerema (EMC²) indique une hausse des déplacements de moins de 3 km de la part des habitants du bassin de vie toulousain. Détails et mise en perspective de cette tendance, discutée lors d’une rencontre des observatoires.

« Ce qui est proche pour l’un peut être éloigné pour l’autre » introduisait Bastien Fochesato, chargé de projets mobilités de l’AUAT ce 17 septembre. Au-delà des perceptions personnelles, on qualifie de « déplacements de courtes distances » ceux réalisés pour parcourir moins de 3 km. Cet objet, au cœur d’enjeux pluriels pour les collectivités, était l’objet de débats organisés lors de la semaine européenne de la mobilité et dans le cadre du partenariat Camino-T.

Focus sur l’EMC² 2023 dans le bassin de vie toulousain

Chargé de mission à Tisséo Collectivités, Pierre Aguttes a partagé les grands enseignements de l’EMC² 2023. 10 ans après la précédente enquête, on observe une progression de +30 % du nombre de déplacements à pied. Ce mode actif est désormais utilisé pour 76% des déplacements de moins de 1km (contre 67 en 2013), 40 % pour ceux de 1 à 2 km (contre 29 % en 2013) et 19 % pour ceux de 2 à 3km (12 % en 2013). L’EMC² signale aussi une hausse de la pratique du vélo, privilégié dans 8 % des déplacements (contre 4 % en 2013) pour parcourir de 2 à 3 km, et 8% pour ceux de 3 à 5 km (contre 2 % précédemment). En parallèle, le nombre de déplacements en voiture – toutes distances confondues – a reculé de 13 %.

Jean-Michel Lattes, élu référent de l’observatoire des mobilités de l’AUAT, a quant à lui développé l’ambition de Tisséo Collectivités. L’autorité organisatrice des mobilités de la grande agglomération toulousaine compte adapter l’environnement des stations des lignes C et B (extension) pour relier les quartiers, tout en favorisant les multimobilités. « Nous avons une marge de progression importante pour faciliter la marche à pied » a-t-il ajouté.

Déplacements de courtes distances : quelle réalité ?

L’EMC² signale également une augmentation des déplacements de courtes distances autour du domicile. La part des déplacements de moins de 3 km réalisés pour pratiquer des loisirs, réaliser des démarches et des consultations de santé a par exemple augmenté de 36 % par rapport à 2013. Elle a aussi augmenté de 18 % pour le motif « achats ». Appelé à commenter cette tendance, Bruno Revelli, maître de conférences à l’UT2J, a évoqué les recherches de Christine Romero. Dès 2019, des habitants de l’agglomération orléanais signalaient que vivre à portée du travail, des lieux de consommation, de loisirs, des amis, était un signe de qualité de vie.

À Toulouse, où 35 % des ménages se déclarent sans voiture, 60 % de leurs déplacements quotidiens font moins de 3km.

Si 51 % des déplacements de courte distance sont faits à pied, un tiers continue d’être réalisés en voiture, soit plus d’un million de km parcourus chaque jour.

« En 10 ans, la part de la voiture a cependant fortement baissé en passant de 45 % à 33 % pour les déplacements de courtes distances » ont expliqué Hélène Brandy et Estelle Joan, chargées de projets mobilités à l’AUAT. La part des modes actifs (marche et vélo) est quant à elle passée de 47 % à 57 % pour ces mêmes types de déplacements.

Pour Stéphane Malek, urbaniste-paysagiste et fondateur de l’agence Monono, cette hausse est à relativiser. « Il y a un effondrement de la pratique de la marche depuis une 40aine d’années, si l’on considère que la marche représentait un tiers des déplacements en 1980, et plus encore si l’on regarde l’histoire dans sa globalité… ». Il a également évoqué les perceptions de la marche, aujourd’hui « moins envisagée dans sa capacité à participer aux mobilités que comme un élément d’apaisement de l’espace public ».

Adapter les territoires aux besoins de la marche

Soutenant l’importance de la “marchabilité” des territoires, entendue comme la capacité d’un environnement à s’adapter à un besoin de déplacements à pied, Stéphane Malek a partagé plusieurs exemples de projets engagés en partant des usages des habitants, pour développer des trames de cheminements. « L’enjeu est de faciliter l’appropriation de l’espace plutôt que de canaliser les usagers sur un espace en particulier » a-t-il conclu.

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