En 2024, l’observatoire de la prise en compte de l’eau dans les projets d’aménagement a ajouté cinq nouveaux exemples à son répertoire. Désormais, près de quarante projets du grand sud-ouest y sont indexés. Tous ont pour objectif d’inspirer les collectivités à adopter un urbanisme favorisant la gestion durable des ressources en eau.
Créé en 2021 avec l’Agence de l’eau Adour-Garonne sur le territoire de l’aire métropolitaine de Toulouse, puis élargi au grand sud-ouest en 2023, l’observatoire de la prise en compte de l’eau dans les projets d’aménagement continue son recensement de projets vertueux. Son but : faire connaître aux collectivités, par des exemples concrets, des pratiques d’aménagement plus respectueuses de la ressource en eau.
Trois ans plus tard, avec la montée en puissance de la sobriété pour toutes les ressources, environ quarante projets ont été identifiés.
5 nouveaux projets identifiés en Gironde, Pyrénées-Atlantiques et dans le Lot
Avec l’appui des agences d’urbanisme de Bayonne-Pau (AUDAP) et de Bordeaux Atlantique (a’urba), de nouveaux projets sont désormais répertoriés par l’observatoire. Aménagements d’espaces naturels, de centre-bourg, d’une cour d’école ou d’une entrée de ville… Tous apportent des idées potentiellement réplicables dans d’autres territoires.
Cahors (46) – Entrée sud de la ville
Le projet de requalification de l’entrée sud de Cahors, une zone commerciale historique, vise à gérer les risques d’inondation et à revitaliser l’urbanisme.
La zone, qui accueille 120 entreprises et 1 000 emplois, est sujette à des crues fréquentes. Le projet inclut la régulation des cours d’eau, la création de zones d’expansion de crue, et la renaturation de terrains. Des actions de désimperméabilisation et de renaturation sont prévues pour améliorer la qualité de l’air et des eaux. Les travaux débuteront en 2024-2025 et se poursuivront jusqu’en 2030.
Bayonne (64) – La plaine d’Ansot
Le projet de préservation de la plaine d’Ansot à Bayonne, classée « Espace Naturel Sensible » et « Natura 2000 », vise à protéger les milieux aquatiques et humides, gérer les inondations et les eaux pluviales.
Depuis 2022, la Ville de Bayonne travaille à la création d’une réserve naturelle nationale. Les objectifs incluent la régulation des crues, la préservation des habitats, et la sensibilisation du public. Divers aménagements sont disponibles : Maison des Barthes, muséum, sentiers, observatoire ornithologique. Le projet, en cours depuis les années 2000, est soutenu par plusieurs partenaires financiers et techniques.
Billère (64) – Végétalisation de la cour d’école Lalanne
La commune de Billère a réaménagé la cour de l’école Lalanne pour favoriser la végétalisation et la désimperméabilisation. Une démarche participative a impliqué enfants, enseignants et élus pour définir le projet, labellisé « Innovation Sociale » et cofinancé par la Région Nouvelle Aquitaine.
Les aménagements incluent la création d’îlots de fraîcheur, la gestion des eaux pluviales, et la plantation de végétaux. La surface désimperméabilisée est de 2 084 m², avec des jardins de pluie, potager pédagogique et récupérateurs d’eaux de pluie. Le projet vise à améliorer le bien-être et la biodiversité.
Orgueil (82) : requalification d’espaces publics du centre historique
Ce projet réalisé en 2024 redonne de la profondeur au village, en créant un parvis pour l’église et la mairie, tout en désimperméabilisant les sols, avec une trame de plantations. Le projet conduit ainsi à repenser la place de la voiture, à améliorer le confort des piétons et cyclistes, et revaloriser les abords des commerces.
La requalification engagée aspire à renforcer l’ancrage des habitants, en accord avec leurs souhaits de vivre dans un environnement adapté au réchauffement climatique et favorable à la biodiversité.
Cenon (33) – Requalification de rue de centre-bourg
Le projet de requalification de la rue du Maroc à Cenon, mené par Bordeaux Métropole, vise à transformer cette voie minérale en une rue-jardin favorisant les modes doux et les aménités urbaines. La rue, longue de 100 mètres, est requalifiée en zone de rencontre avec un double-sens cyclable, supprimant le stationnement longitudinal et végétalisant l’espace libéré.
Un jardin de pluie est créé pour gérer les eaux pluviales, déconnectant la voie du réseau d’assainissement.
La pleine terre occupe 70 % de la largeur de la rue, réduisant les surfaces imperméabilisées de 100 % à 58 %.
De nouveaux projets sont en cours d’étude pour être recensés par l’observatoire.
Pour prolonger cette action, de nouvelles visites de sites seront organisées à l’automne 2025. Vous avez raté celles organisées en 2024 ? Consultez le dossier de presse
Crédit photo : Bordeaux Métropole