Le 50ème anniversaire de l’AUAT est l’occasion d’interroger celles et ceux qui contribueront, demain, à l’aménagement des territoires. Trois questions à Mathilde Vical, étudiante en dernière année d’architecture à l’ENSA de Toulouse.
Pourquoi avez-vous choisi cette voie pour votre formation ?
L’aspect social du métier d’architecte m’intéresse. C’est une manière d’aider les gens par l’habitation, en essayant de répondre au mieux à leurs besoins, à leurs usages, à leurs envies. L’urbanisme est quant à lui complémentaire puisqu’il aide à avoir une vision d’ensemble du territoire. Appréhender les enjeux globaux conduit à essayer d’apporter une réponse architecturale en cohérence avec le déjà-là.
Quel sont les enjeux d’architecture et d’urbanisme qui vous interpellent aujourd’hui ?
L’enjeu écologique conduit à adapter le processus de construction et à privilégier par exemple des circuits courts pour les matériaux ou les entreprises. Le devenir des villes conduit à s’interroger : faut-il construire ? Démolir ? Réhabiliter ? Quel en est le coût ? La vacance est le mot-clé. Le renouvellement de la ville doit aujourd’hui se faire en réintégrant de nombreux logements qui ne trouvent plus preneurs.
Notre patrimoine architectural est grand. Les centres-bourgs en sont riches mais ils se vident car ils ne répondent plus à nos modes de vie (maison moderne, plus grande avec un jardin…). On doit aujourd’hui réintégrer ces usages qualitatifs en centre-bourg. La question de « jardin » peut se traiter avec une cour intérieure…
Et dans 30 ans ou 50 ans, comment voyez-vous l’avenir ? Quels seront les enjeux ?
Freiner l’urbanisation excessive du territoire est essentiel pour ne plus grignoter les terres agricoles, et donc nourrir la population en réduisant nos importations qui génèrent de la pollution. La ville s’est toujours reconstruite sur elle-même. L’objectif dans 50 ans, serait d’arrêter cette extension urbaine, souvent pavillonnaire, pour préserver les terres agricoles existantes. L’un des enjeux sera alors peut être de renouveler sur elles-mêmes ces zones périphériques qui existent déjà, de la même façon, que nous l’avons fait avec les centres-bourgs.