Le PLU révisé de la commune de Portet-sur-Garonne réalise un changement de cap, en ligne avec le nouveau paradigme du Zéro artificialisation nette. Focus sur les réductions et compensations foncières planifiées pour les 10 prochaines années.
Approuvé début octobre, le Plan local d’urbanisme (PLU) révisé de Portet-sur-Garonne est désormais exécutoire. Il intègre le nouveau modèle d’aménagement et les enjeux imposés par la loi Climat et résilience, dans un contexte original. En effet, la commune a très peu consommé d’espaces naturels agricoles et forestiers - 1,2 hectare par an en moyenne de 2009 à 2019 - alors que le PLU de 2007 dotait la ville de 150 hectares de capacités de développement. Elle a également peu artificialisé de sols (0,7 hectare par an)
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La cohérence urbanisme-transport comme condition de développement
« Se développer si peu est rare pour un territoire d’entrée d’agglomération comme l’est Portet-sur-Garonne pour Toulouse Métropole » insiste Warda Assanelli, chargée de projets de planification à l’AUAT. Comment l’expliquer ? La raison est connue : pendant la décennie de référence (2009-2019), la municipalité a conditionné son développement urbain à l’augmentation de l’offre en matière de mobilité. Depuis, la gare de Portet est devenue multimodale, avec une bonne capacité d’accueil et de fréquence. Le téléphérique Téléo a dernièrement créé un lien avec la métropole et une liaison express bus verra le jour début 2024 sur la route d’Espagne, entre le terminus de métro Basso Cambo de Toulouse et Muret. L’offre d’équipements publics a également été renforcée, notamment les capacités épuratoires. Ce point précis avait notamment causé l’interruption de la révision du PLU en 2018.
Le PLU de Portet-sur-Garonne définit un nouveau projet pour se développer
Le PLU révisé de Portet-sur-Garonne assume une nouvelle ambition, développée dans le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD). Trois thèmes guident le territoire : “la ville de la mobilité”, “la ville organisée” et “la ville nature et durable”. Les enjeux de de diversification de l’habitat et de requalification des activités guident le nouveau PLU, tout comme l’accueil d’activités économiques sur le secteur de Francazal. Un objectif d’accueil d’environ 3 000 habitants est fixé, d’ici 2032.
En lien direct, près de 1 500 logements sont planifiés, dont 30% en renouvellement urbain. 70% des nouveaux logements sont prévus sur le secteur Ferrié-Palarin. Celui-ci est, comme Francazal, identifié au titre de site d’intérêt dans le SCoT de la grande agglomération toulousaine en vigueur. Ces deux secteurs sont fermés à l’urbanisation, pour créer les conditions d’un développement maîtrisé par la collectivité. Les projets qui s’y dessinent s’inscrivent en cohérence avec le positionnement stratégique de Portet-sur-Garonne dans l’agglomération.
Conforter la trame verte et bleue
Mais comment réaliser ces ambitions de développement tout en étant faisant preuve de sobriété foncière ? « Nous avons alimenté la réflexion de la collectivité en conseillant la compensation afin de conforter la trame verte et bleue » explique Warda Assanelli. Conséquence directe : les zones d’extension urbaines sont réduites de 40% d’un PLU à l’autre.
Pour compenser les zones à urbaniser, le PLU révisé de Portet-sur-Garonne augmente la part de zones agricoles du territoire. 250 hectares sont désormais inventoriés, contre 190 dans le PLU précédent. Le secteur sud de Ferrié-Palarin et le nord-est de la commune sont reclassés en zone agricole. Le secteur agricole situé dans le prolongement du Parc du Confluent est également passé en zone agricole protégée. Les zones naturelles sont quant à elles maintenues à hauteur de 500 hectares.
Au total, 750 hectares d’espaces agricoles et naturels sont désormais identifiés, contre 699 hectares précédemment. 50 hectares d’espaces boisés classés ont été nouvellement recensés (passant ainsi de 125 à 175 hectares sur le territoire de la commune). 480 mètres linéaires d’alignements d’arbres ou d’espaces verts sont également identifiés comme espaces à protéger. Le potentiel écologique de sites le long de la Garonne, de la rivière du Roussimort et du ruisseau de la Saudrune a été identifié par des prescriptions réglementaires pour renforcer leur protection. Enfin, pour permettre une mise en œuvre de cette trame verte et bleue, la commune a choisi la mise en place d’une Orientation d’aménagement et de programmation (OAP) spécifique sur l’ensemble de la commune.
