Annette Laigneau : « Les collectivités auront toujours besoin d’aide pour agir face à la complexité »
Agence d'urbanisme et d'aménagement Toulouse aire métropolitaine

Annette Laigneau : « Les collectivités auront toujours besoin d’aide pour agir face à la complexité »

Interview d’Annette Laigneau, présidente de l’AUAT, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’agence.

Annette Laigneau : « Les collectivités auront toujours besoin d’aide pour agir face à la complexité »

Présidente de l’AUAT depuis 2014, Annette Laigneau partage sa conviction que l’agence – qui fête ses 50 ans en 2022 – continuera à se renouveler afin d’accompagner les territoires en proie à toujours plus de complexité.

Vous avez été élue présidente de l’AUAT en 2014, quel regard portiez-vous à ce moment-là sur l’agence ?

Je connaissais l’agence depuis mes débuts professionnels à la direction départementale de l’équipement. Mes collègues regardaient alors l’agence avec une certaine défiance. Elle était indépendante, les équipes étaient brillantes et avaient le temps de se poser les bonnes questions. L’agence avait déjà un temps d’avance et ses directeurs valorisaient le travail réalisé, avec un certain panache… Après l’alternance politique en 2014, j’ai œuvré pour que la métropole bénéficie pleinement de son expertise technique mais aussi de son impartialité. Les élus ont besoin de l’appui d’un tel organisme, partenaire, qui lui dise « vous vous trompez » lorsqu’il le faut. Faisant partie de la Fnau, l’AUAT fait aussi bénéficier les collectivités d’une force de comparaison qui là encore est très précieuse.

Les qualités que vous évoquez ont aussi été parfois teintées de critiques sur l’accessibilité des analyses ou des études. Qu’en pensez-vous ?

C’est exact. A titre personnel et bien qu’étant déjà mobilisée sur des projets d’aménagement, j’ai par le passé été un peu décontenancée par certaines études restituées. Le langage de l’agence était parfois trop intellectualisé. Cela pouvait être un point de difficulté car comment pouvait-on prétendre éclairer des décisions si les éléments produits étaient peu accessibles pour des élus non spécialistes ? Cela a bien changé ces dernières années et je sais que Yann Cabrol y attache une importance particulière. La loi Climat et résilience en est un exemple car je n’aurais su comment l’aborder sans l’appui complémentaire de l’agence. Je sais que les collectivités membres apprécient également le travail de décryptage réalisé. C’est un exemple probant de la capacité de l’agence à favoriser la compréhension d’un enjeu éminemment compliqué.

L’AUAT a été créée avec une visée intercommunale : quelle vision avez-vous de cet enjeu à l’échelle de l’aire métropolitaine de Toulouse ?

Nous avons encore à progresser sur cette question. L’agglomération toulousaine ayant vu le jour très tardivement, les mentalités évoluent petit à petit et, avec le temps, on y arrivera. Je me souviens, il y a une trentaine d’année, d’une réunion de travail sur le schéma d’élimination des déchets de la Haute-Garonne. Nous travaillions sur un plan du département et une pastille blanche était posée sur la commune de Toulouse. On m’a dit alors « ça, ça ne compte pas ». Vous vous rendez compte de l’absurdité de la situation ? Cette question se pose encore aujourd’hui, mais différemment. Je pense donc que l’AUAT a encore de beaux jours devant elle pour aider les collectivités à avancer vers plus de travail collectif. Les exercices de SCoT ou le Dialogue métropolitain de Toulouse le permettront.

Vous êtes très attachée aux missions socles de l’agence et notamment l’observation

La mission d’observation est primordiale car elle mobilise un savoir-faire souvent trop absent de nombre de collectivités. Depuis ses débuts, les équipes de l’AUAT travaillent des données, les analysent, les croisent, les territorialisent et ceci pour les mettre à disposition des membres. Les modes de vie sont aussi étudiés, avec une approche qualitative, pour enrichir des études menées sur le temps long. La valeur créée complète ainsi les études conjoncturelles qui, elles aussi, sont attendues. J’ajoute enfin que l’observation contribue aux démarches de prospective des collectivités.

Vous parlez de l’avenir, comment percevez-vous le renouvellement des équipes de l’AUAT ?

Un tiers de l’équipe a changé ces deux dernières années, soit 25 personnes. 16 recrutements sont intervenus en 2021 ce qui a occasionné un rajeunissement des équipes. J’assiste à des présentations d’études de cette jeunesse et, même si on ressent parfois un peu de timidité, je suis bluffée par sa compétence. Leur alliance avec les salariés les plus fidèles forme un collectif nouveau et incarne une agence qui sait écouter et s’adapter. C’est un atout certain face à la complexité et aux besoins croissants des collectivités.

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