Le 50ème anniversaire de l’AUAT est l’occasion d’interroger celles et ceux qui contribueront, demain, à l’aménagement des territoires. Trois questions à Garance Gonzales, étudiante en Master 1 d’urbanisme option Villes, Habitat et Transition Écologique (VIHATE) à l’Université de Toulouse 2 Jean Jaurès.
Pourquoi avez-vous choisi cette voie pour votre formation ?
J’ai découvert l’urbanisme dès mon baccalauréat technologique, grâce à une option sur la valorisation du territoire. J’ai suivi ensuite un DUT gestion urbaine et solidarité et une Licence à l’Institut de l’aménagement de tourisme et d’urbanisme. Ce parcours pluridisciplinaire riche en rencontres et expériences, mes nombreux voyages et le festival international du photojournalisme à Perpignan, me confortent dans l’idée que l’urbanisme est au cœur des préoccupations mondiales et actuelles.
Quel sont les enjeux qui vous interpellent aujourd’hui ?
L’arrivée du Covid-19 nous a laissé penser qu’on vivrait dans un monde d’après, mais j’ai l’impression que l’on découvre les bienfaits du monde d’avant.
Les modes d’habiter, de travailler ou de consommer ont évolué. Nos parents cherchaient à se rapprocher des centralités et notre génération peut travailler, consommer, discuter tout en restant chez soi. La centralité pour nous, elle est là.. Doit-on suivre ces nouvelles dynamiques ? Je ne connais pas encore la réponse. Mais ces évolutions des modes de vie entraînent des attentes nouvelles de la part des habitants : on veut des logements évolutifs, on veut vivre plus convivialement avec le mode participatif. La colocation, plutôt réservée aux étudiants, inspire les seniors et devient même intergénérationnelle.
Le citoyen revendique et s’implique dans le processus d’élaboration des projets. On se doit de promouvoir les spécificités de chaque territoire, d’en tirer des enseignements. C’est là que se trouve le cœur de notre métier. Ma génération très sensible et militante face aux enjeux environnementaux a un rôle à jouer dans cette période transitoire.
Et projetons-nous dans 30 ans ou 50 ans, comment voyez-vous l’avenir ? Quels seront les enjeux ?
La question est très compliquée ! Les projets prennent souvent des années à se concrétiser alors que la société change plus vite ! Tout l’enjeu pour l’urbanisme sera d’être en constante adaptation avec chaque contexte local. L’urbanisme transitoire sera moins anecdotique. Les projets ne seront plus uniquement une volonté politique : ils s’appuieront et seront élaborés avec les habitants en amont, grâce à la concertation et à leur engagement. Ils naîtront plus rapidement. Mon métier sera de « l’urbanisme de dentelle ». L’innovation, on l’aura trouvé en se repenchant dans le passé.