Agir vite pour résoudre des problèmes de circulation tout en se projetant vers l’avenir : voilà le pari de l’équipe municipale de la commune de Beaupuy, située à l’entrée nord-est de l’agglomération toulousaine. Entretien avec le maire Marc Fernandez et sa première adjointe, Christine Lejeune.
Quels enjeux d’aménagement de Beaupuy vous préoccupent aujourd’hui ?
Il y a tout d’abord à régler un problème de circulation, au carrefour situé devant la mairie de Beaupuy. Les habitants subissent des embouteillages aux heures de pointe et l’accès à l’école n’est pas bien sécurisé. En janvier 2023 seront livrés 75 pavillons décidés par l’équipe municipale précédente alors que les enjeux d’infrastructure n’avaient pas été anticipés. Cela équivaut à 200 nouveaux habitants, ce qui est majeur pour une commune qui en compte 1340. Au-delà des questions de voirie, nous avons aussi pris conscience que nous devions nous projeter vers l’avenir. Quelle sera notre contribution ces prochaines années en termes d’accueil de population au sein de la métropole ? Quel Beaupuy voulons nous concrètement dans 10, 20 ou 30 ans ? Aborder cette question aussi ouvertement est une nouveauté ici. Nous avons besoin d’être accompagnés pour le faire.
Beaupuy en bref
- 6 km2
- 1340 habitants (+3% en 10 ans)
- 61% d’actifs, dont 83% travaillent
hors de la commune - 90% de propriétaires
- 96% de maisons individuelles
- 91% d’habitations T4 et plus
Quelle organisation mettez-vous en place pour réfléchir aux aménagements futurs de Beaupuy ?
La mairie ne dispose pas de l’ingénierie requise pour agir seule. Nous avons donc sollicité Toulouse Métropole, qui a associé plusieurs organismes, dont le pôle territorial Est, afin de nous accompagner. L’AUAT va mener les études préalables et proposer des scénarios d’aménagement, Oppidea nous conseillera sur les rénovations d’équipements publics et le cabinet Egis œuvrera sur la mobilité. Notre enjeu est aujourd’hui de travailler à une proposition qui sera présentée aux habitants dans les mois à venir.
Une première réunion publique s’est déjà tenue en juin, avec une participation importante des habitants. Comment interprétez-vous cela ?
C’était très constructif. La centaine d’habitants présente a pris conscience des possibilités qu’offre notre territoire. Tous sont désormais en attente et nous tiendrons notre promesse de les associer au projet. Cela implique de la pédagogie, car représenter des potentiels de construction peut faire peur. Nous devons expliquer qu’avoir une approche de planification en urbanisme est synonyme de séquencement, de maîtrise, de cohérence globale. Ecrire une page blanche à plusieurs est une belle aventure.
Comment abordez-vous l’injonction réglementaire de « construire la ville sur la ville » ?
Beaupuy est une commune rurale, qui tient à le rester. Nous participerons donc à cette dynamique mais avec modération. Nous souhaitons aussi une diversification des formes de logements en permettant aux acquéreurs de foncier de bâtir librement leurs maisons. Le prochain PLUi-H de Toulouse Métropole devra nous aider à réguler les velléités des promoteurs qui voient bien que notre POS de 1997* et le retour au RNU en avril 2023 ouvrent des possibilités pour eux. Nous souhaitons donc, avec ce projet de planification, maîtriser autant que possible le futur de Beaupuy.
La commune n’a pas aujourd’hui de centre-bourg. Est-ce que ce sera le cas demain ?
Nous ne voulons pas créer de concurrence avec les commerces de Montrabé où nos habitants ont leurs habitudes. Pour autant, nous pouvons créer du lien social et cela fera l’objet de discussions avec les habitants. Nous voulons prendre le temps de recueillir les idées, les avis d’experts, pour ensuite avancer. Ce n’est pas parce que peu de choses ont bougé ces 30 dernières années qu’il faut s’interdire d’anticiper l’avenir pour notre commune. Il est important aujourd’hui de penser l’évolution de notre village sur le long terme tout en intégrant la résolution de nos problèmes de circulation quotidiens. Nous pouvons créer un espace public plus favorable aux rencontres et à la convivialité du cœur de village.
* L’annulation du PLUi-H de Toulouse Métropole par décision de justice en 2021 a entrainé une remise en vigueur des Plans locaux d’urbanisme (PLU) et Plan d’occupation des sols (POS) antérieurs.