L’association du Dialogue métropolitain de Toulouse (ADMT) a réuni élus, énergéticiens et experts autour d’un enjeu stratégique : anticiper le mix énergétique des territoires à l’horizon 2070. Retour sur les grands messages.
Il faut tendre vers la souveraineté énergétique en encourageant – tout en encadrant – le développement des énergies renouvelables. Voilà le message délivré le 1er juillet par les participants d’une journée organisée par l’association qui réunit 11 intercommunalités formant un vaste espace structuré par une métropole et des territoires d’équilibre.
Dans cette perspective, l’indispensable coordination des acteurs territoriaux a été rappelée par les intervenants. Plusieurs outils ont aussi été mobilisés pour favoriser les échanges : la Toile toulousaine de la transition énergétique et les réflexions issues de la démarche de prospective territoriale notreDemain sur le mix énergétique.


Occitanie 2050 : objectif 100% d’énergies renouvelables
Emilie Dalix, conseillère régionale et présidente d’ATMO Occitanie, a présenté la stratégie Région à énergie positive (REPOS). Pour passer de 62% d’énergies fossiles importées à une consommation 100% issue des énergies renouvelables (EnR), la Région s’est mise en ordre de marche pour multiplier par 3 la production régionale d’EnR et diviser de moitié les consommations énergétiques. Cela passe par la diversification du mix (investissement dans l’éolien flottant et l’hydrogène vert par exemple) et des politiques incitatives en matière de sobriété (rénovation des logements et report vers des mobilités décarbonées).
>> En savoir plus sur la stratégie REPOS
RTE et les futurs énergétiques 2050 : 4 leviers pour accompagner l’augmentation des besoins en électricité
Jérôme Rieu (RTE Sud-Ouest) a présenté les conclusions du rapport Futurs énergétiques 2050. Celui-ci propose 4 leviers pour accompagner l’augmentation des besoins en électricité à l’échelle nationale : efficacité énergétique (procédés, équipements, bâtiments), sobriété (choisie et contrainte, individuelle et collective), production nucléaire (prolongation des réacteurs et construction de nouveaux EPR) et déploiement des EnR à un rythme plus soutenu.
Miser sur le photovoltaïque ? Oui mais en l’encadrant.
Magali Gasto-Oustric, présidente de Cœur et Coteaux du Comminges et Régis Banquet, président de Carcassonne agglomération ainsi que du syndicat audois d’énergies et du numérique ont tous les deux témoigné des chartes dont se sont dotés leurs territoires pour encadrer les projets de photovoltaïque et d’agrivoltaïsme : seuil maximal de 10 ha pour les fermes agrivoltaïques et charte annexée aux documents d’urbanisme pour le Comminges ; définition d’une méthode commune avec l’Etat, l’association des maires, la Chambre d’agriculture et le Syndicat d’énergies et du numérique dans l’Aude.
Allier stratégie énergétique et stratégie foncière dans l’urbain dense
Annette Laigneau, vice-présidente de Toulouse Métropole a témoigné des dispositifs déployés par la métropole pour encourager le photovoltaïque tout en préservant ses fonciers stratégiques : développement d’une stratégie de développement des énergies renouvelables à l’échelle des opérations d’aménagement par son aménageur Oppidea Europolia, définition de secteurs de performances énergétiques renforcées (SPER) dans lesquels peut être exigée une production d’énergie renouvelable à partir d’une certaine surface de bâtiment dans son PLUi-H.