La forte croissance économique des “Trente Glorieuses” et la démocratisation de la voiture ont favorisé le développement de la consommation de masse et des nouveaux modes de distribution dont les grandes surfaces étaient le fer de lance. Aujourd’hui, le commerce entame une révolution guidée par l’aspiration d’une consommation plus diversifiée, qualitative et responsable, mais aussi éthique et collaborative avec une recherche de prix attractifs notamment sur les produits de consommation courante.
Ces changements réinterrogent les formes et les lieux du commerce. Si le commerce digital progresse très rapidement, il n’en demeure pas moins que les consommateurs restent attachés au commerce physique, car il répond aux désirs d’une relation de proximité géographique et de proximité relationnelle. Les nouveaux formats de distribution s’adaptent à cette demande avec des commerces de plus petites surfaces situés en milieu urbain ou implantés dans des hubs de transports (gare, aéroport, métro…). Cela marque également le développement de points de vente spécifiques dédiés aux producteurs locaux comme les AMAP, la vente directe dont les drives fermiers mais aussi les marchés de plein vent…
Ces mutations érodent l’attractivité des super et hyper-marchés qui doivent repenser leur stratégie et leur environnement notamment en faisant évoluer ces territoires aujourd’hui monofonctionnels en les densifiant et en les diversifiant.
La fragilisation de centres bourgs a également été évoquée avec une vacance commerciale qui est le symptôme d’une crise d’attraction de ces territoires lié à un affaiblissement de leur base économique. Les collectivités locales mettent en place des stratégies globales et transversales (aménagement urbain, habitat, équipement, transport, économie résidentielle, commerce) pour remédier à la désertion de leur centre-ville.
Les regards croisés des intervenants, Christine Gonzalvez, Olivier Ader, Mikaël Pouzenc, Lucie Breton, Michel Lacroix, Philippe Dugot, Jocelyn Vié et Marion Pilat nous ont permis de mieux comprendre les évolutions en cours et ont proposé des pistes de réflexions sur l’articulation entre toutes ces formes de commerce et leur inscription sur le territoire.