L’AUAT propose et illustre une approche de la trame verte et bleue élargie à d’autres continuités écologiques que celles sur les espaces terrestres et aquatiques. Avec la trame « arc-en-ciel », les acteurs de l’aménagement disposent de nouveaux éléments pour mieux préserver la biodiversité.
Essentielles à la faune et à la flore, les continuités écologiques se composent de réservoirs de biodiversité (des espaces favorables à l’alimentation, au repos ou encore à la reproduction). Ceux-ci sont reliés par des corridors écologiques. Le déplacement des espèces et leur survie dépendent donc de ces espaces naturels.
Une trame verte et bleue pour connaître le fonctionnement écologique d’un territoire
La trame verte fait référence aux
milieux naturels et semi-naturels
terrestres : boisements, prairies,
champs, jardins…
La trame bleue fait référence aux
milieux aquatiques et humides :
fleuves, rivières, étangs, zones
humides…
Pourtant, l’urbanisation, les routes, les voies ferrées ou encore les barrages réduisent la surface des espaces naturels et, lorsqu’ils ne sont pas maîtrisés, les fragmentent. C’est pourquoi le concept de trame verte et bleue (TVB) a vu le jour dans les codes de l’environnement et de l’urbanisme au début des années 2000. La TVB a introduit la notion de fonctionnement écologique d’un territoire. En représentant celui-ci dans l’espace, elle aide à la connaissance pour préserver nos écosystèmes terrestres et aquatiques grâce à la maîtrise de l’urbanisation dans les espaces riches en biodiversité.
Une trame arc-en-ciel, pour intégrer d’autres sujets d’attention
Si la ville est désormais appelée à se reconstruire sur elle-même, la connaissance sur la biodiversité s’est aussi améliorée. Les acteurs de l’urbanisme peuvent aujourd’hui appréhender plus finement le fonctionnement écologique des territoires. L’élargissement de la TVB à d’autres continuités écologiques conduit par exemple à prendre en compte les déplacements dans le sol (espèces ou systèmes racinaires) ou dans les airs (oiseaux, insectes…). Elle favorise aussi une caractérisation élargie des obstacles aux continuités écologiques, qu’ils soient matériels, physiques ou sensoriels.
Différentes continuités écologiques composent la trame arc-en-ciel :
La trame aérienne
Elle favorise les déplacements sécurisés de la faune dans les airs. La trame aérienne aide à mieux prendre en compte les équipements (éoliennes, aérodromes et aéroports, lignes à haute tension…) pouvant poser un problème aux espèces volantes (insectes, oiseaux, chauves-souris).
La trame brune
Elle vise au maintien ou au rétablissement des fonctions écologiques des sols et sous-sols : habitat pour les organismes, contribution au cycle de l’eau, absorption et stockage du CO2, filtration et dégradation des polluants… Elle concerne surtout les espèces pour qui le sol est à la fois un lieu de vie et un espace de déplacement (animaux, insectes et micro-organismes).
La trame turquoise
A la croisée des milieux aquatiques (trame bleue) et des milieux terrestres (trame verte), la trame turquoise contribue à la circulation de plusieurs espèces (amphibiens, papillons, libellules et oiseaux notamment) dont le cycle de vie dépend d’un réseau d’interfaces à la fois sec et humide. Son identification permet par exemple d’aller au-delà de la simple délimitation d’une zone tampon autour des cours d’eau ou des mares.
La trame marine
Favorisant les déplacements des animaux marins et leur cycle de vie le long du littoral et en zone côtière, la trame marine dépasse les milieux continentaux de la TVB pour intégrer une interface terre-mer et le milieu marin.
La trame jaune
Formée par des milieux ouverts principalement cultivés (prairies sèches ou humides, vergers, cultures extensives, maillage bocager…), la trame jaune est propice à la fertilité et à la diversité des sols. Elle valorise les infrastructures et les pratiques agroécologiques.
La trame noire
Propice à la vie nocturne, la trame noire aide à mieux prendre en compte le cycle de vie de la faune et de la flore nocturnes comme l’orientation des espèces volantes, ou la saisonnalité des végétaux, en permettant de limiter les perturbations de l’éclairage urbain sur la biodiversité.
La trame blanche
Elle permet aux espèces de se déplacer avec un niveau de bruit tolérable pour assurer leurs cycles biologiques. Elle tend à reconstituer des continuités écologiques sans pollution sonore.
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