Comment atteindre la neutralité carbone des mobilités d’ici 2050 ? L’AUAT présente une étude prospective explorant 4 scénarios pour décarboner les transports. Entre concentration urbaine, sobriété, réindustrialisation verte et révolution numérique, quelles pistes privilégier ? Décryptage.

Premier émetteur de gaz à effet de serre, le secteur des mobilités est au cœur des attentions. C’est pourquoi l’AUAT contribue aux débats en présentant des futurs possibles pour décarboner les transports, à l’horizon 2050. 

Lancé en 2023, ce projet de prospective aboutit au printemps 2025 à la présentation de scénarios contrastés. Conçus comme des pistes de réflexion, ils visent à alimenter les réflexions préalables aux politiques publiques locales. Ce sont des outils au service des transitions à venir, dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone.

4 scénarios pour décarboner les transports en 2050

Quatre scénarios sont proposés pour les territoires de l’aire métropolitaine de Toulouse. Chacun offre une vision distincte de la manière d’atteindre l’objectif de zéro émission nette dans le secteur des transports. Ils se différencient par leurs leviers de décarbonation privilégiés et le modèle territorial qui pourrait alors être dessiné. 

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« Symphonie urbaine »

Le scénario « Symphonie urbaine » imagine une forte concentration de la population et des emplois dans les territoires centraux de l’agglomération toulousaine et certaines villes moyennes. Face aux défis du changement climatique, ces zones deviennent des « territoires d’accueil privilégiés ». Elles sont dotées de nouvelles infrastructures de transports publics performantes, comme un métro aérien rapide reliant Toulouse et Montauban. La mixité urbaine se développe, rapprochant les lieux de vie et d’activité. La voiture est reléguée aux portes de la ville grâce au développement du transport public mais aussi de modes individuels légers électrifiés et autonomes. La logistique urbaine est automatisée. Un investissement massif dans les mobilités et l’énergie décarbonée soutient cette transformation. La gouvernance des mobilités et de l’aménagement du territoire est intégrée à l’échelle du périmètre d’urbanisation majeure toulousain. 

« Douce cadence »

Dans le scénario « Douce cadence », la sobriété est un mode de vie face aux crises énergétiques et aux capacités d’investissement limitées. Un « traité de sobriété » incite à revoir les usages et à réduire les consommations énergétiques, notamment dans les transports. La règle est de « faire avec l’existant » en optimisant les infrastructures et en abandonnant les grands projets énergivores. Les modes actifs (marche, vélo) sont donc privilégiés grâce à l’affirmation de polarités de quartiers où se concentrent les activités et services de proximité. Les rythmes de vie ralentissent avec le développement du télétravail et de la semaine de quatre jours. Une économie locale basée sur les circuits courts, la réparabilité et la solidarité émerge. Des « bureaux des temps » sont mis en place pour adapter l’organisation temporelle du territoire et optimiser les déplacements. 

« Partition commune »

Le scénario « Partition commune » repose sur une réindustrialisation de la région Occitanie autour des filières de la décarbonation. La région devient exportatrice d’énergie positive grâce au développement des énergies renouvelables. L’implantation d’une gigafactory de batteries électriques en Ariège structure une filière industrielle dédiée à la mobilité décarbonée. Une nouvelle coopération territoriale se met en place entre la métropole et les villes moyennes, favorisant un développement équilibré autour de pôles d’équilibre reliés par un réseau de transport collectif performant. Les modes actifs sont valorisés au sein de ces pôles. La voiture électrique « made in France » devient accessible grâce à une filière relocalisée et des aides ciblées. Un partenariat public-privé accompagne la transition, avec notamment la création du service « Midi Décarbonation » pour accompagner les habitants vers des transports décarbonés. Enfin, les entreprises jouent un rôle actif dans la décarbonation des trajets domicile-travail de leurs salariés. 

« Harmonie numérique »

Le scénario « Harmonie numérique » conduit à l’optimisation de services urbains décarbonés grâce aux technologies numériques. Le désengagement progressif de l’État conduit à une délégation de la gestion des réseaux de transport à de grands groupes économiques via des « contrats de performance de mobilité » intégrant des quotas carbone. Ainsi, un vaste panel de services de mobilité à la demande est proposé : transport collectif optimisé par l’IA, véhicules autonomes partagés, location de véhicules individuels légers et électriques, taxis aériens. L’ensemble des services fonctionne en continu et est accessible via reconnaissance biométrique, avec une tarification dynamique en fonction de la demande et de la disponibilité énergétique. Les tentatives de polarisation territoriale échouent, et l’urbanisation se restructure autour de hubs de mobilité déployés dans chaque commune, concentrant divers services de transport et de proximité. 

Comment appréhender les scénarios pour décarboner les transports ? 

Ces scénarios ne sont pas exclusifs les uns des autres. Ce sont des explorations de futurs possibles à appréhender comme un “menu d’options à décliner sur mesure” pour établir des feuilles de route de décarbonation des mobilités. Le choix d’un seul scénario n’est donc pas l’unique solution.  

Imaginer l’aire métropolitaine de Toulouse en 2070 

Ces projections invitent à penser les solutions en fonction du contexte et des incidences sur les populations et les territoires. Chaque scénario repose sur des hypothèses fortes et comporte son lot de défis en termes d’acceptabilité, de faisabilité et de conditions de réalisation. Ils mettent en lumière différents leviers de décarbonation possibles et les compromis qu’ils impliquent. 

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Quel scénario préférez-vous pour décarboner les transports ? Répondez à notre sondage

L’AUAT propose ce sondage pour évaluer la perception des scénarios et leur désirabilité.