L’AUAT publie une l’étude « Nouveaux arrivants en Haute-Garonne – Quelles évolutions depuis la pandémie de covid-19 ? ». Celle-ci souligne l’accélération de tendances antérieures à la crise sanitaire de 2020 concernant les choix résidentiels des nouveaux habitants dans le département.
La crise covid-19 n’a pas fondamentalement transformé les équilibres territoriaux. Elle a toutefois suscité des évolutions dans les parcours résidentiels de certains ménages. C’est la principale conclusion d’une étude menée en partenariat avec le conseil départemental de la Haute-Garonne. Cette étude éclaire les enjeux de cohésion sociale et territoriale. Elle pourrait aider les collectivités à orienter leurs stratégies d’accueil (logements, emplois, services) en fonction des principaux profils d’habitants sur leurs territoires.
Une augmentation démographique soutenue par l’attrait du département
La Haute-Garonne est le département français qui connaît la croissance démographique la plus dynamique. Il connaît une augmentation annuelle de 1,29 % de sa population (0,35 % au niveau national). Cette hausse s’explique surtout par un solde migratoire très favorable : chaque année, 58 000 personnes s’installent dans le département, tandis que 46 000 le quittent. Toulouse Métropole attire 73 % de ces nouveaux arrivants. La métropole joue également un rôle de redistribution vers d’autres territoires. C’est particulièrement le cas pour ceux du nord (Frontonnais et Coteaux du Girou), où la croissance est la plus marquée.
Qui sont les nouveaux habitants de Haute-Garonne ?
L’étude distingue deux types de nouveaux habitants. Les néo-Haut-Garonnais (58 400 par an) d’une part, venus d’autres départements ou de l’étranger, et les migrants internes, qui changent d’intercommunalité au sein du département.
Les néo-Haut-Garonnais sont majoritairement jeunes (plus de 50 % ont entre 15 et 29 ans), célibataires et locataires dans le parc privé. Ils s’installent principalement en ville, attirés par les opportunités d’emploi et l’enseignement supérieur. Les cadres et les étudiants y sont surreprésentés.
Des nouveaux habitants aux profils variés, selon les territoires de Haute-Garonne
Les intercommunalités de Haute-Garonne accueillent des différents de nouveaux habitants. Les familles avec enfants représentent le profil d’arrivants le plus répandu, notamment dans les zones périurbaines. Les jeunes adultes seuls (étudiants ou actifs) se concentrent à Toulouse et dans le Sicoval, en lien notamment avec la typologie des logements et l’offre d’enseignement. Les jeunes couples sans enfant privilégient des territoires proches de la métropole leur offrant des opportunités d’accession à la propriété (Frontonnais, Hauts-Tolosans, Terres du Lauragais). Quant aux seniors, ils sont minoritaires parmi les nouveaux arrivants, à l’exception des Pyrénées Haut-Garonnaises.
Effets de la pandémie : une accélération des tendances existantes
Contrairement aux prévisions d’un exode urbain de grande ampleur, la crise Covid-19 a principalement intensifié des dynamiques déjà en cours. Des familles toulousaines se tournent vers la périphérie, motivées par la recherche d’espace et de logements plus abordables. Une reprise des transactions immobilières est aussi constatée dans les zones éloignées (30-50 km de Toulouse). Une augmentation des prix atteint +40 % dans certains secteurs.
Une crise du logement persistante
Les entretiens menés avec des élus et acteurs locaux révèlent une tension accrue sur le marché immobilier, exacerbée par la pandémie. L’offre locative est un sujet, tout comme la hausse des prix, qui est supérieure à celle des revenus. C’est un élément compliquant l’accès au logement pour les ménages modestes et les jeunes. Les acteurs interrogés constatent également l’amorce d’une volonté de retour vers la métropole de certains ménages arrivés après la pandémie et ayant sous-estimé les contraintes des déplacements quotidiens.
