L’analyse des données du recensement de 2022 révèle des dynamiques démographiques contrastées au sein des territoires de SCoT membres de l’AUAT. Si la croissance se confirme, elle n’est pas uniforme, ce qui des enjeux importants pour l’aménagement des territoires.
L’aire métropolitaine de Toulouse connaît une forte croissance démographique depuis plusieurs décennies. Cette croissance est due aux opportunités en matière d’emploi, d’enseignement supérieur et de cadre de vie. Cependant, un potentiel « hiver démographique » se profile. Il est crucial de comprendre si ces dynamiques se maintiennent et comment les territoires peuvent s’y préparer. Le dernier recensement de l’Insee, au 1er janvier 2022, apporte des éléments de réponse. Il compare les dynamiques récentes (2016-2022) à celles de la période précédente (2011-2016).
Contexte national de ralentissement démographique
La France connaît depuis une décennie une baisse continue de la natalité. Elle atteint en 2023 son niveau le plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale avec moins de 640 000 naissances. Cette baisse est due à un double effet : une diminution du nombre de femmes en âge de procréer et une baisse de la fécondité. En 2024, les femmes âgées de 15 à 49 ans représentent 21% de la population française, contre 25% au début des années 2000. La fécondité moyenne est de 1,62 enfant par femme, le niveau le plus bas depuis l’après-guerre. Parallèlement, la population française vieillit, avec une augmentation rapide du nombre de seniors, qui représentent désormais 22% des habitants.
Évolutions récentes dans les territoires de SCoT membres de l’agence
11 territoires membres de l’agence, couverts par des schémas de cohérence territoriale (SCoT), continuent de croître démographiquement. Au 1er janvier 2022, ces territoires comptaient 2,2 millions d’habitants, tous ayant connu une augmentation de leur population depuis 2016. Cependant, à l’instar du contexte national, ils sont tous affectés par une baisse de leur solde naturel, impactant directement leurs rythmes de croissance.
Le dynamisme de la grande agglomération toulousaine
Composée de 114 communes, dont Toulouse, Colomiers, Tournefeuille, Blagnac et Muret, la grande agglomération toulousaine se distingue par son dynamisme, déjà identifié en 2024. Au 1er janvier 2022, l’aire métropolitaine de Toulouse comptait 1,15 million d’habitants. Entre 2016 et 2022, elle a accueilli 91 100 nouveaux habitants, soit une moyenne de 15 200 par an (+1,43%/an). Ce dynamisme est dû à son attractivité économique et à son offre d’enseignement supérieur. Cependant, le solde naturel diminue pour la première fois depuis 1975. Cela est dû à l’augmentation des décès liée au vieillissement de la population.
Trois territoires en regain d’attractivité
Certains territoires, comme le SCoT de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, connaissent un regain d’attractivité. Après une période de déclin démographique, ce territoire a vu sa population augmenter de 870 habitants par an entre 2016 et 2022 (+0,71%/an). Cette hausse est liée à une diversification économique vers l’aéronautique et le ferroviaire. Le Lauragais et le Grand Albigeois enregistrent également une intensification de leur croissance démographique, portée par une hausse de l’attractivité résidentielle.
Trois territoires où la croissance ralentit
D’autres territoires continuent de croître mais à un rythme plus lent qu’entre 2011 et 2016. C’est le cas des SCoT du Grand Montauban, du Sud Toulousain et du Vaurais. Ce ralentissement est dû à une dégradation du solde naturel et à une baisse du solde migratoire.
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Quatre territoires à croissance stable
Les SCoT de Gascogne, de Carcassonne agglo, du Nord toulousain et de la Vallée de l’Ariège maintiennent des rythmes de croissance stables depuis 2011. Le Nord toulousain, en particulier, bénéficie des arrivées de ménages de la grande agglomération toulousaine, attirés par des logements plus abordables.
Perspectives à venir
Les projections de population de l’Insee, basées sur différents scénarios, indiquent un ralentissement de la croissance démographique à moyen terme. À l’échelle nationale, la population pourrait diminuer à partir de 2044. En Occitanie, la croissance se poursuivrait après 2050, mais à un rythme réduit. La Haute-Garonne et l’Hérault resteraient parmi les départements les plus dynamiques, mais avec une croissance inférieure à +0,5% par an à partir de 2030.
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