L’AUAT partage une étude sur les principales disparités socio-économiques au sein des 17 intercommunalités de Haute-Garonne. Objectif : alimenter les politiques publiques des collectivités en réponse aux besoins de la population en matière de logements, d’équipements et de services.
Si la Haute-Garonne se situe au 11ème rang des départements les plus riches de France, ce chiffre masque pourtant une réalité complexe : le territoire est marqué par de profondes disparités socio-économiques. L’étude menée en partenariat avec le Conseil départemental 31 met en lumière ces inégalités, non seulement entre les 17 intercommunalités de Haute-Garonne, mais aussi en leur sein.
Le revenu, un révélateur des disparités
La répartition des revenus est un indicateur clé des disparités en Haute-Garonne. Avec un revenu médian de 24 310€ par unité de consommation en 2021, le département se classe parmi les plus riches de France. Ce chiffre avantageux est, pourtant, porté par le nord du département, dynamisé par l’agglomération Toulousaine où se concentrent les revenus les plus élevés. Les intercommunalités du sud affichent quant à elles des revenus plus faibles. Cette fracture nord/sud s’explique par plusieurs facteurs, notamment la répartition de l’emploi et le dynamisme du bassin d’emploi Toulousain.
Des disparités renforcées par les évolutions récentes
L’augmentation du revenu médian (+13% en 10 ans) a bénéficié à toutes les intercommunalités, mais a renforcé les disparités existantes. Les territoires du nord-est de Toulouse Métropole, déjà favorisés en 2012, ont connu les progressions de revenu les plus importantes. Le Muretain Agglo et les Hauts-Tolosans, initialement en dessous de la médiane départementale, ont également connu de fortes augmentations, dépassant désormais le niveau départemental. Seules les trois intercommunalités du sud, qui se caractérisent par les plus faibles niveaux de revenus, n’ont pas bénéficié de cette tendance au rattrapage.
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La part des seniors et la facture énergétique : deux objets de contrastes au sein d’intercommunalités
Au-delà de la fracture nord/sud, des contrastes importants existent au sein même des intercommunalités. La part des habitants de plus de 65 ans est un exemple des disparités internes. Le nord du département, attractif pour les jeunes et les actifs, contraste avec le sud, confronté au vieillissement de sa population. Si Toulouse Métropole est une des intercommunalités les plus jeunes, elle présente des disparités internes importantes, avec certaines communes ayant une part de seniors plus élevée que la moyenne.
De même, la facture énergétique moyenne révèle des disparités. Faible à Toulouse Métropole en raison de la prédominance de petits logements, elle est plus élevée dans les Pyrénées Haut Garonnaises (logements anciens et moins bien isolés) et dans l’est Toulousain (maisons individuelles et hauts revenus). Le Sicoval illustre également ces disparités internes, avec des factures élevées dans les communes aisées et faibles dans les communes étudiantes.
Un score multicritère pour mesurer les disparités
Un score de disparités, basé sur 30 indicateurs, identifie les intercommunalités à la population homogène ou hétérogène.
Les Coteaux Bellevue, Coteaux du Girou et le Frontonnais présentent la population la plus homogène, avec un profil d’habitants majoritairement actifs et occupant des postes de cadres. A l’inverse, Toulouse Métropole et les intercommunalités Pyrénéennes (Pyrénées Haut Garonnaises et Cœur et Coteaux du Comminges) affichent les disparités les plus fortes. Toulouse Métropole se caractérise par une population jeune, un parc de logements diversifié et d’importants écarts de revenus. Les intercommunalités Pyrénéennes sont marquées quant à elles par le vieillissement de la population, une faible attractivité, un chômage élevé et une forte précarité. Le Sicoval se distingue également par de fortes disparités internes, liées à la diversité des types de ménages et des conditions de logements.