Une étude menée en partenariat avec la Caf de la Haute-Garonne met en évidence d’importants écarts de revenus entre les habitants du département. En lien avec les évolutions de l’emploi et les profils des ménages, elle aide à la compréhension des disparités territoriales.
En 2020, le revenu médian annuel déclaré en Haute-Garonne atteint 23 520 € par unité de consommation (UC*). Cela situe le département à la dixième place des départements français en termes de revenu médian, derrière certaines parties de l’Ile-de-France, la Haute-Savoie, le Haut-Rhin et l’Ain. Néanmoins, la Haute-Garonne se caractérise par d’importants écarts de richesses entre ses habitants, regroupant à la fois des ménages modestes et aisés.
Une concentration de richesses dans le nord du département
Les 10 % de ménages les plus modestes en Haute-Garonne perçoivent un revenu inférieur à 610 € par mois et par UC, tandis que les 10 % les plus aisés affichent un revenu de 3 870 € (soit respectivement 7 330 € et 46 480 € par an et par UC). Les revenus les plus élevés se concentrent dans le nord du département, notamment au Sicoval et dans les communautés de communes des Coteaux de Bellevue et Coteaux du Girou. En revanche, la communauté Cœur et Coteaux du Comminges enregistre le revenu le plus faible, ne dépassant pas les 20 000 €.
Des écarts accentués au sein de Toulouse Métropole
Ces disparités s’observent également à l’échelle de Toulouse Métropole, qui accueille 6 habitants sur 10 de la Haute-Garonne. Le revenu médian y est très proche de celui du département (23 150 €). Toutefois, en raison de la diversité des profils d’habitants, la métropole toulousaine présente des écarts de richesse plus marqués. Les dix habitants les plus riches ont un revenu près de neuf fois supérieur à celui des dix habitants les plus pauvres, alors qu’à l’échelle du département, ce rapport est de six.
Il est important de noter que les revenus déclarés ne prennent pas en compte les mécanismes de redistribution tels que les impôts, les prestations sociales ou les prélèvements sociaux. Lorsqu’ils sont pris en compte, le revenu médian disponible se rapproche davantage de la notion de “niveau de vie”. Bien que cette approche permette de légèrement augmenter les ressources des territoires les plus modestes et de réduire les écarts de richesse, le clivage nord/sud au sein du département persiste.
Des évolutions renforçant les disparités territoriales
Elément positif, toutes les intercommunalités du département ont vu leur revenu médian augmenter entre 2012 et 2020, selon différentes intensités : de +7 % pour Toulouse Métropole à +16 % pour les Coteaux de Bellevue. À l’échelle du département, l’augmentation moyenne de 9 % est principalement portée par les ménages les plus aisés, tandis que les ménages les plus modestes ont vu leurs revenus diminuer.
Ces évolutions ont ainsi participé à renforcer les disparités existantes en se concentrant dans les territoires au nord-est de Toulouse Métropole qui se situaient déjà bien en dessus de la médiane départementale. Le Muretain Agglo et les Hauts-Tolosans participent aussi à la polarisation des plus hauts niveaux de revenus dans le nord du département. En 2012, elles étaient les seules intercommunalités limitrophes de Toulouse Métropole à avoir un revenu médian inférieur à celui du département. Depuis, l’augmentation des revenus dans ces territoires a été plus rapide que dans d’autres, accentuant ainsi les inégalités territoriales.
Une nécessité d’action pour réduire les inégalités territoriales
Ces disparités de revenus ont des conséquences sur la qualité de vie des habitants et sur les opportunités qui leur sont offertes. Les habitants des territoires les plus aisés ont généralement un accès plus facile à des services de qualité tels que l’éducation, la santé, les loisirs et les infrastructures. En revanche, ceux des territoires les plus modestes font face à des difficultés accrues, ce qui peut engendrer des inégalités en termes d’éducation, de santé, d’emploi et d’inclusion sociale. Il est donc crucial de prendre en compte ces disparités territoriales dans l’élaboration de politiques publiques visant à réduire les inégalités.
* Les unités de consommation (UC) sont un système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les revenus de ménages de tailles ou de compositions différentes. En d’autres termes, il s’agit du revenu par « équivalent adulte ».
Télécharger l’étude “Les disparités de revenus en Haute-Garonne”