3 clés de lecture de l’évolution démographique de l’aire d’attraction de Toulouse
Agence d'urbanisme et d'aménagement Toulouse aire métropolitaine

3 clés de lecture de l’évolution démographique de l’aire d’attraction de Toulouse

3 clés de lecture de l’évolution démographique de l’aire d’attraction de Toulouse

Si l’aire d’attraction de Toulouse connaît une croissance démographique, celle-ci pourrait être altérée à l’avenir par le vieillissement de la population et une baisse de la fécondité, déjà observée. Explications en trois points des tendances qui caractérisent Toulouse et son bassin de vie.

Longtemps oubliés ou relégués au second plan, les enjeux démographiques raisonnent depuis quelques mois avec plus de force au cœur des débats. Vieillissement de la population, recul de la fécondité, mobilités résidentielles… sont autant d’évolutions sensibles qui interrogent nos politiques publiques et plus largement nos équilibres sociaux.

Une dynamique démographique qui reste parmi les plus fortes de France

Avec 1 471 000 habitants au 1er janvier 2020, l’aire d’attraction de Toulouse se positionne à la cinquième place des aires les plus peuplées de France, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence et Lille.

Elle compte aussi parmi celles dont le rythme de croissance démographique a été le plus intense. Depuis 2014, le territoire compte 105 700 habitants supplémentaires, soit une moyenne annuelle de +17 600 habitants (+1,3%/an).

A proximité, d’autres aires d’attraction connaissent également une croissance démographique importante. C’est le cas de Graulhet dans le Tarn dont la population (15 600 habitants) a progressé de +1% par an entre 2014 et 2020, exclusivement portée par son attractivité résidentielle. Même constat pour l’aire de Castelnaudary dont l’arrivée de nouveaux ménages contribue à l’augmentation de la population (+0,9%/an). Les aires d’attraction des grandes villes telles que Montauban, Tarbes, Albi et Castres connaissent une croissance plus modérée comprise entre +0,1% et 0,7% par an.

Les EPCI de plus de 100 000 habitants les plus peuplés en Occitanie

Avec plus de 800 000 habitants en 2020, Toulouse Métropole est la sixième métropole la plus peuplée de France depuis 1975. A l’échelle de la région Occitanie, il s’agit de l’EPCI la plus peuplée. Portée par sa grande attractivité, notamment auprès des jeunes adultes, Toulouse Métropole a gagné près de 10 000 habitants par an entre 2014 et 2020, un rythme de croissance jamais atteint au cours des 60 dernières années. 

Montpellier Méditerranée Métropole occupe la deuxième place avec 500 000 habitants en 2020. Son fort dynamisme démographique a participé à réduire l’écart avec Toulouse Métropole au cours des dernières décennies. 

Les EPCI de moins de 100 000 habitants les plus peuplés en Occitanie

À l’échelle des EPCI de moins de 100 000 habitants, le classement selon la taille de la population est plus fluctuant dans le temps.  

Jusqu’au début des années 2000, la communauté d’agglomération Castres-Mazamet était la plus peuplée loin devant celle de l’Albigeois en deuxième position. 

Mais au cours des vingt dernières années plusieurs communautés d’agglomérations ont connu une forte croissance démographique transformant les équilibres territoriaux. En 2020, sept d’entre elles dépassent les 70 000 habitants et occupent le haut du classement. 

Au sein de son aire d’attraction, la ville de Toulouse tutoie désormais les 500 000 habitants, la banlieue (80 communes) les 550 000 et le « reste » (446 communes), à dominante rurale et/ou périurbaine, accueille 425 000 habitants. Si ces trois composantes territoriales restent très dynamiques (cf schéma ci-contre), leur croissance ne repose pas nécessairement sur les mêmes ressorts. La ville centre s’appuie sur sa forte natalité, à laquelle se combine un fort excédent migratoire pour les communes de banlieue. Certaines d’entre elles ont connu une très forte croissance, supérieure à +3% par an, qui s’explique en partie par leur importante production de logements (Cépet, Mondonville, Saint-Jory, Cornebarrieu, etc..). 

Les communes les plus peuplées autour de Toulouse

Si la ville de Toulouse fait partie depuis longtemps des communes les plus peuplées de France, d’autres communes de son aire d’attraction ont connu une importante croissance par le passé.

Portée par son développement économique notamment lié à l’essor de l’aéronautique, la ville de Colomiers est devenue la deuxième ville la plus peuplée de l’aire d’attraction dès 1975. Avec près de 40 000 habitants en 2020, sa population a été multipliée par deux en moins de 50 ans. 

La ville de Tournefeuille s’est longtemps caractérisée par une stabilité de sa population, comptant moins de 5 000 habitants, avant de connaitre une forte croissance démographique dès les années 80-90. A partir de 1999 elle devient la troisième ville la peuplée de l’aire d’attraction et compte aujourd’hui près de 29 000 habitants. 

Après avoir occupée la première place du classement jusqu’aux années 70, la ville de Muret a progressivement été dépassée par Colomiers et Tournefeuille. Elle se trouve désormais à la cinquième position des villes les plus peuplées, juste derrière la ville de Blagnac dont le récent rebond de croissance lui confère la quatrième place. 

La dynamique démographique de l’aire d’attraction de Toulouse dessine une géographie de grands ensembles qui restent étroitement corrélés aux axes structurants de communication. En ce sens, le triangle Toulouse-Montauban-Albi demeure un espace « captif » de la métropolisation, tout comme l’ouest de l’agglomération toulousaine jusqu’aux portes de la Gascogne ou encore l’axe Lauragais dans un quasi continuum au-delà même du département de la Haute-Garonne.

Cartographie de l'évolution de la population en moyenne par an, dans l'aire métropolitaine de Toulouse

Un contexte économique et social qui impacte les comportements démographiques

Accélération de tendances déjà à l’œuvre ou soubresauts conjoncturels ? La fécondité, la mortalité et les migrations, soit les trois composantes essentielles du ressort démographique de la société, subissent de plein fouet les perturbations générées par les crises. La pandémie Covid-19 en est révélatrice. Elle a objectivement freiné les migrations du fait de la fermeture provisoire des frontières, généré de la surmortalité et ralenti le nombre de naissances. Qu’en sera-t-il de l’inflation et des crises à venir ?

Si des mécanismes structurels sont bien à considérer dans l’évolution de la population, certains de nos repères semblent pour autant vaciller. En témoignent les projections démographiques produites par l’Insee dans le cadre de son outil Omphale. Le dernier millésime, livré fin 2022, propose ainsi de nouvelles projections de population à l’horizon 2070 nettement ajustées par rapport à celles réalisées six ans auparavant (millésime 2016), même si les tendances de fond restent les mêmes.

Selon le scénario central et sous réserve que les tendances récentes se prolongent, ces projections intègrent pour la première fois l’idée que la population française pourrait diminuer à moyen terme passant, au plus haut, de 70 millions d’habitants en 2044 à 68 millions en 2070. Bien que la France soit en tête des pays européens en matière de natalité, le nombre d’enfants par femme diminue (1,79 enfant par femme en 2022 contre 2,03 en 2010) faisant progressivement glisser le taux de fécondité sous le seuil de renouvellement de la population.

Parallèlement, le vieillissement de la population et la surmortalité liée aux évènements récents (covid-19, épidémies de grippe, canicules) participent à augmenter le nombre de décès et à revoir à la baisse les hypothèses d’espérance de vie à moyen terme. Si la majorité du territoire national serait concernée par cette diminution de la population à partir de 2050, seules les régions Occitanie et Pays de la Loire maintiendraient une faible croissance jusqu’en 2070. Cette situation s’explique en partie par leur propension plus forte que d’autres à attirer des habitants d’autres régions ou de l’étranger. Trois départements du grand bassin toulousain participent à cette trajectoire démographique : la Haute-Garonne (+27,2%), le Tarn-et-Garonne (+9,3%) et le Tarn (+9,0%).

Localement, des évolutions récentes sur les naissances qui interpellent

Ces évolutions nationales sont les premiers signaux d’une transformation amorcée des comportements et des dynamiques observées par le passé. L’aire d’attraction de Toulouse n’y échappe pas, bien que son attractivité auprès des jeunes adultes en amortisse les effets.

Si le territoire se caractérise toujours par un fort dynamisme d’accueil, les données récentes sur les naissances montrent une rupture avec la tendance à la hausse observée à Toulouse au cours des deux dernières décennies. La ville de Toulouse connait ainsi une forte baisse de la natalité, avec 6 000 naissances en 2021 contre 7 000 en 2019.

Cette évolution interpelle par son caractère brutal et isolé. Si la baisse s’observe dans toutes les grandes villes de France, c’est à Toulouse qu’elle est la plus marquée alors même qu’elle faisait partie des rares villes dans lesquelles les naissances augmentaient avant 2019.

D’autres données viennent également confirmer cette nouvelle tendance toulousaine : la ville observe aussi une baisse de ses effectifs scolaires en primaire depuis la rentrée 2020/21 et le nombre de couples avec enfant(s) allocataires CAF a également diminué depuis 2020 alors qu’il augmentait jusqu’alors.

A ce jour, il est encore difficile d’expliquer ces diminutions. Certes la crise sanitaire liée au Covid-19 s’est traduite par une baisse globale de la natalité en 2020 sur l’ensemble du territoire, mais elle n’affecte pas encore les effectifs scolaires. Dans le même temps, à l’échelle de la banlieue toulousaine, le nombre de naissances a nettement augmenté, laissant présager de nouveaux comportements migratoires au sein du bassin de vie toulousain.

Sans être en rupture, ces évolutions étonnent par leur soudaineté et appellent des éclairages complémentaires car elles sont de nature à avoir des conséquences sur les équilibres territoriaux actuels.

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