Vélo classique, à assistance électrique, cargo… le vélo s’adapte pour répondre à des finalités bien différentes : domicile/travail, activités professionnelles, accompagnement scolaire, loisirs… Depuis plusieurs années, la pratique du vélo fait son retour dans certaines agglomérations françaises. Cela s’explique notamment par l’investissement croissant des collectivités en matière de politique cyclable, mais aussi par une volonté de ralentir son rythme de vie, d’être plus en contact avec son environnement, d’échapper aux contraintes du tout automobile, d’entretenir sa condition physique…
En pleine période de crise du COVID-19, le vélo fait partie des modes de transports les plus adaptés pour répondre aux enjeux sanitaires. A titre d’exemple, l’utilisation quotidienne du vélo répond aux normes de distanciation physique pour lutter contre l’épidémie et répond à la préconisation de l’OMS qui recommande 30 minutes par jour d’exercice physique pour se maintenir en bonne santé. Plus largement, le vélo est un enjeu majeur des villes d’aujourd’hui et de demain puisqu’il s’inscrit au service d’une ville saine, apaisée, résiliente et qu’il constitue une alternative très efficace pour réduire l’usage quotidien de la voiture.
Les pratiques observées dans l’agglomération toulousaine
Sur la grande agglomération toulousaine, la pratique quotidienne du vélo était comprise entre 2 et 3% au regard de l’enquête ménages déplacements (EMD) de 2013 mais elle atteignait plus de 9% dans le centre-ville de Toulouse. Les pratiques observées faisaient état d’une utilisation majoritairement du vélo pour les déplacements ayant un motif travail ou étude et pour des distances de moins de 5 km, qui représentent plus de 60 % de l’ensemble des déplacements réalisés à vélo sur le territoire (jusqu’à 80% pour les déplacements inférieurs à 4 km !).
D’après une analyse de cette enquête réalisée par l’AUAT, le vélo est largement sous exploité au regard de la structure des déplacements réalisés sur le territoire. Le potentiel de report modal de la voiture vers le vélo concernerait en effet entre 8 et 16% de l’ensemble des déplacements réalisés aujourd’hui en voiture. Un tel report modal permettrait de faire baisser le trafic automobile jusqu’à 11% ce qui aurait un impact positif sur les nuisances atmosphériques et sur la congestion. De nombreux secteurs sont propices au développement de la pratique cyclable et pas uniquement le cœur d’agglomération. Les principales polarités urbaines de l’agglomération représentent des potentiels importants de transfert modal vers le vélo car de nombreux déplacements courts (inférieur à 1 km, soit moins de 5min à pied) y sont encore réalisés en voiture individuelle.
Plus récemment, l’Insee en 2017 note que 9% des navettes domiciles travail sont effectuées en vélo, la dernière enquête mobilité du projet COMMUTE montre par exemple que 11% des employés de la zone aéroportuaire se rendent quotidiennement à vélo au travail…
Les réflexions actuelles
Dans ce contexte d’effervescence et de réflexion autour de la pratique cyclable, l’AUAT est engagée dans plusieurs démarches partenariales qui placent le vélo au cœur des échanges :
- Un travail sur le potentiel d’usage du vélo mené en 2018.
- La participation à l’élaboration du Schéma Directeur Cyclable d’Agglomération approuvé en décembre 2019 : appui technique, identification des lignes du Réseau Express Vélo en lien avec les potentiels de desserte, estimation du chiffrage des 370km d’infrastructures cyclables inscrites au Schéma Directeur.
- La construction d’un observatoire des mobilités cyclables pour suivre l’évolution de la politique cyclable et la pratique du vélo sur la grande agglomération toulousaine.
- La prise en compte des enjeux de développement du réseau cyclable dans les projets urbains : plans guide, aménagements d’espaces publics…
- Une démarche prospective autour des usagers du vélo pour mieux connaître les profils d’utilisateurs du vélo, les freins et les leviers à la pratique… et de les intégrer dans les démarches de modélisation.