L’interscot du grand bassin toulousain écrit une nouvelle page de son histoire alors que le ZAN et la révision du Sraddet rebattent les cartes des exercices de planification. Détails d’un nouveau projet collectif au service des élus et techniciens de 12 SCoT réunissant 2 millions d’habitants.
Trois élus de collectivités membres de l’AUAT relancent la démarche interscot. Le 26 juin, Annette Laigneau, Hervé Lefebvre et Olivier Damez, respectivement présidente du SMEAT, président du SCoT Gascogne et vice-président du SCoT Gaillac-Graulhet, ont animé une rencontre réunissant les 12 SCoT du grand bassin toulousain.
« L’interscot a vu le jour au début des années 2000 avec 4 SCoT autour de celui de la grande agglomération toulousaine. A ainsi été créé un espace propice à la planification, à l’échange et à la discussion technique et politique. Cette démarche de coopération était alors unique en France » a rappelé Annette Laigneau en ouverture de la rencontre. « Le projet s’est progressivement élargi à 8 autres SCoT et l’enjeu est désormais de franchir un nouveau cap, ensemble. »
L’interscot devient une instance de l’AUAT, animée dans le cadre du programme partenarial. Toutes les structures de SCoT désormais membres de l’agence pourront ainsi y participer et accéder aux ressources proposées par l’AUAT dans ce cadre (données, outils, rencontres des observatoires…).
La rencontre organisée le 26 juin par l’AUAT a permis aux participants d’échanger sur leurs attentes à l’égard d’un interscot renouvelé. Une présentation des évolutions démographiques passées et à venir a également animé les discussions. Si les territoires des 12 SCoT sont dynamiques, leur croissance démographique ralentit ces dernières années, en miroir d’une tendance observée par l’Insee à l’échelle nationale.
Susciter des échanges entre structures de SCoT en cours de révision
L’interscot du grand bassin toulousain rassemble ses acteurs au moment où la loi Climat et résilience réaffirme la pertinence d’une approche territoriale des enjeux. « 10 des 12 SCoT étant en cours de révision, l’électrochoc est collectif car tous les curseurs bougent, qu’il s’agisse d’économie, de social ou d’environnement », a ajouté Hervé Lefebvre. « Cela a pour avantage de positionner chaque SCoT sur un pied d’égalité dans les débats, chacun avec ses spécificités territoriales. Comme l’illustrent les débats du Sraddet, nous ne devons pas nous affronter pour avoir des enveloppes foncières. Au contraire, nous avons besoin les uns des autres pour nous organiser. »
Questionner les relations entre collectivités : vers un nouveau modèle territorial
Outre sa vocation de faciliter l’échange entre collectivités, l’interscot devient partie prenante du projet prospectif sur le modèle territorial, intitulé notreDemain. La piste d’une réflexion sur les relations entre territoires et les fonctions de chacun a émergé en 2022 lors du comité technique partenarial de l’agence avant d’être débattue en 2023 en comité stratégique partenarial.
« Les zéros artificialisation et émission nettes imposent de repenser les modes de développement face à la raréfaction du foncier et du pétrole », a ajouté Olivier Damez. « L’interscot est une bonne échelle pour requestionner ensemble le modèle actuel et porter notre voix dans ce projet collaboratif porté par l’agence ». Il s’agira notamment de bâtir des scénarios prospectifs visant à imaginer de nouveaux principes d’organisation territoriale, pour mieux tenir compte des enjeux environnementaux, sociaux et économiques qui interpellent les différents territoires aujourd’hui. Les élus et techniciens de l’interscot seront invités à participer à cette démarche collaborative.
Une animation régulière pour les techniciens des territoires de SCoT
Structure informelle et non décisionnaire, l’interscot ouvre un nouvel espace pour les techniciens des SCoT et des collectivités qui les composent. Ce comité technique donnera lieu à des sessions d’échange de bonnes pratiques chaque mois, sur des enjeux prioritaires. La prise en compte de la problématique de l’eau et la production d’énergies renouvelables sont d’ores et déjà identifiés pour 2023. Des groupes de travail sur ces sujets spécifiques pourront également être mis en place.
Les élus des 12 SCoT seront réunis quant eux 1 à 2 fois par an. Prochaine rencontre : le 19 septembre, autour des défis posés par la logistique.