La santé de tous les habitants s’impose comme un critère essentiel de qualité urbaine. Face à cet enjeu majeur pour les territoires, l’AUAT intensifie son accompagnement des acteurs de l’aménagement et de santé publique en proposant une balade terrain pédagogique et une formation spécialisée.
Le renouvellement urbain et l’adaptation au changement climatique nécessitent une approche innovante pour que la ville de demain favorise la qualité de vie de tous. La santé, approchée par l’aménagement, suscite ainsi un intérêt croissant. Elle fait d’ailleurs l’objet d’un suivi attentif par l’agence régionale de santé Occitanie via les contrats locaux de santé.
Depuis près d’une décennie, l’AUAT guide ses membres et les acteurs urbains dans l’analyse des interactions entre les pratiques d’urbanisme et la santé des populations. De 2022 à début 2025, plus de 100 professionnels ont été formés via le programme URBAN ISS PRO, financé par l’agence régionale de santé Occitanie.
Une balade sensible, pour s’approprier les déterminants de santé et évaluer leur prise en compte
Par leurs choix, les aménageurs et les collectivités territoriales peuvent réduire l’exposition des populations à la pollution de l’air, aux nuisances sonores, à l’isolement social… Ils peuvent aussi favoriser les modes de déplacements actifs comme la marche ou le vélo, l’accès aux soins ou aux espaces verts.
Pour comprendre l’importance de ces déterminants de santé, l’AUAT propose, en 2h de temps, d’évaluer in situ leur prise en compte à l’échelle d’un quartier.
L’immersion sur le terrain conduit les participants à (re)découvrir une rue ou un quartier avec une approche sensible. Dotés d’une grille d’analyse, chacun réalise un diagnostic en marchant (1km environ) pour évaluer les effets bénéfiques ou négatifs des aménagements et évoquer collectivement d’éventuelles alternatives. Les participants s’approprient concrètement la diversité des éléments qui concourent à réduire, maintenir ou améliorer la santé des habitants.
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Se former à l’urbanisme favorable à la santé
L’AUAT propose une formation opérationnelle sur l’urbanisme favorable à la santé, disponible à la demande. Intitulée « Pour des projets d’aménagement et d’urbanisme favorables à la santé de tous », elle vise à créer des synergies entre acteurs de l’urbanisme et de la santé publique autour d’un objectif commun : améliorer et faire la promotion de la santé par l’aménagement.
Cette formation est proposée en partenariat avec la plateforme Apprendre et agir pour réduire les inégalités sociales de santé (Aapriss).
La pédagogie s’appuie en partie sur la grille Urban-ISS.
- Créée par l’IFERISS (Aapriss aujourd’hui) et l’AUAT en 2019, Urban-ISS est un tableur facile à utiliser. Il permet d’interroger 8 thématiques, telles que l’espace public, l’accès aux infrastructures ou les comportements individuels, déclinées en 24 questions sur les déterminants de la santé.
- Une fois la grille Urban-ISS renseignée, un score est attribué en fonction de l’impact sur les différents groupes sociaux par thématique : très négatif (-2), négatif (-1), pas d’impact (0), positif (1), très positif (2). Elle fournit des réponses utiles pour identifier des points de vigilance, orienter un projet, et alimenter une future évaluation d’impact sur la santé plus approfondie.
Qu’est-ce qu’une inégalité sociale de santé ?
Les inégalités sociales de santé sont des différences importantes et systématiques dans l’état de santé observées entre des groupes sociaux. Ces inégalités ne sont pas dues au hasard ou à des facteurs biologiques. Elles sont construites par la société et reflètent des injustices dans la répartition des ressources et des opportunités. Elles peuvent se manifester selon des caractéristiques (sexe, âge, orientation sexuelle…) ou un gradient social (écarts de revenus, niveau d’éducation, profession…). Elles sont le produit de conditions de vie inéquitables, qui ont pour conséquences que certains groupes ont moins accès au système de santé, à l’éducation, à un logement décent, à un emploi sécurisé ou à un environnement sain.
Objectifs de la formation
- Comprendre les mécanismes de construction de la santé et des inégalités sociales de santé pour appréhender les impacts différenciés de l’aménagement du territoire sur les individus.
- S’approprier les concepts d’inégalités sociales de santé et de déterminants sociaux de santé pour une application dans l’exercice professionnel.
- Découvrir et apprendre à utiliser la grille Urban-ISS pour interroger en routine adaptée, en amont d’un projet, l’impact de la conception et des usages d’un aménagement sur la santé des habitants en tenant compte des inégalités sociales et en rendre compte à vos partenaires.
Public concerné
- Acteurs publics de l’aménagement : collectivités territoriales (communes, EPCI, syndicats mixtes, Régions…) ; services de l’Etat, organismes d’intérêt public (agences d’urbanisme, CAUE, EPF, chambres consulaires, PNR, ATD, ADEME…)
- Acteurs professionnels privés de l’urbanisme, porteurs de projets, aménageurs, promoteurs, bureaux d’études, architectes, urbanistes et paysagistes, accompagnant les collectivités dans la définition et la conception des projets d’aménagement urbain.
- Acteurs publics et privés de santé publique : coordinateurs de contrats locaux de santé, acteurs de la promotion et de la prévention en santé, professionnels de santé et du social.
Prérequis
Aucun prérequis spécifique n’est demandé.
La capacité de mettre en application les enseignements de la formation dans un cadre professionnel est cependant un plus puisque la formation est directement opérationnelle. Elle cible particulièrement les acteurs de l’urbanisme, participant à la chaîne de production de la ville. Elle s’adresse aussi aux acteurs de santé publique, de plus en plus invités à y poser un regard avisé. La formation s’attache à reposer les bases de connaissance nécessaires pour une compréhension réciproque, facilitant la mise en dialogue.
Déroulé et modalités
La formation proposée dure une journée (9h-17h). Elle est proposée soit en présentiel, soit en distanciel. Aucun format hybride n’est proposé. Elle est organisée à partir de 5 stagiaires.
Chaque session est animée par un binôme constitué de l’AUAT et de la plateforme Aapriss.
- Formation en présentiel : 600 € HT/stagiaire. Le prix comprend la participation à la journée de formation, la remise de la grille Urban-ISS, les supports de la formation et les frais de restauration.
- Formation en distanciel : 550 € HT/stagiaire.Le prix comprend la participation à la journée de formation, la remise de la grille Urban-ISS ainsi que tous les supports de la formation.
Matinée : sensibilisation pour un urbanisme favorable à la santé de tous
Apports théoriques et travail en groupe sur les liens entre urbanisme, santé et inégalités sociales de santé.
Après-midi : pratique de l’outil Urban-ISS
Atelier pour repérer les impacts potentiels d’un projet d’aménagement urbain sur la santé et les inégalités sociales de santé, avec la grille Urban-ISS.
Télécharger le programme détaillé de la formation
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5 questions sur l’urbanisme favorable à la santé
1. Qu’est-ce que l’urbanisme favorable à la santé ?
L’urbanisme favorable à la santé (UFS) est une approche intégrée visant à conjuguer aménagement urbain et santé publique, pour créer des environnements urbains sains.
Il s’agit de considérer la santé de manière globale, sous l’angle du bien-être et du bon état de santé de la population.
Les principaux objectifs de l’UFS sont de minimiser l’exposition des populations aux facteurs de risque pour la santé (pollutions, nuisances, isolement social…) et de maximiser l’exposition aux facteurs dits « de protection » (accès à des espaces verts, aménagements facilitant la pratique d’activités physiques…). L’UFS encourage également des choix d’aménagements et d’urbanisme qui contribuent à la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.
2. Pourquoi la santé est-elle devenue une préoccupation centrale dans la planification urbaine ?
La crise sanitaire de la Covid-19 a agi comme un révélateur, replaçant la santé au cœur des préoccupations de la population. 75% des Européens vivent en ville. De plus, le 21e siècle est marqué par d’importants enjeux environnementaux, l’accroissement des inégalités et l’augmentation des maladies chroniques. Le réchauffement climatique et la dégradation des écosystèmes constituent des menaces directes ou indirectes pour la santé et le bien-être humain.
3. Quels sont les principaux risques sanitaires associés aux environnements urbains ?
Les environnements urbains peuvent engendrer une multitude de facteurs de risques sanitaires d’origine anthropique (pollutions diverses, nuisances sonores, îlots de chaleur urbains) et d’origine naturelle (espèces nuisibles comme les moustiques tigres, espèces allergisantes…) S’y ajoutent des facteurs socio-économiques (isolement social, faiblesse des revenus…) La pollution de l’air (dioxyde d’azote, ozone, particules fines) et le bruit sont deux enjeux majeurs de santé publique dans les villes …. Un environnement délétère (bruit, forte densité, manque de verdure, pollution) peut induire une aggravation des maladies cardio-vasculaires et respiratoires, de l’anxiété, des dépressions et une diminution des capacités cognitives…
4. Comment l’urbanisme peut-il maximiser les facteurs de protection de la santé et favoriser le bien-être en ville ?
L’aménagement des espaces urbains peut renforcer le bien-être physique et psychologique. Développer les mobilités actives (marche, vélo) par des itinéraires continus, confortables et sécurisés, favoriser la pratique d’activité physique par des aménagements apaisés et dédiés (équipements sportifs, espaces verts) et augmenter l’accès à la nature en ville (parcs, jardins partagés, coulées vertes) sont des leviers d’action importants. La mixité sociale et intergénérationnelle ainsi que l’accès aux soins, à la culture et aux équipements sont également des facteurs de santé globale que l’urbanisme peut organiser.
5. Quels sont les principaux outils et acteurs impliqués dans la démarche d’urbanisme favorable à la santé ?
Plusieurs outils méthodologiques existent, comme les évaluations d’impact sur la santé (EIS), qui aident à la décision publique en intégrant la santé dans les projets d’aménagement. Des guides comme “Agir pour un urbanisme favorable à la santé” (EHESP) et le guide ISadOrA fournissent des pistes d’actions concrètes. De nombreux acteurs sont impliqués : les agences régionales de santé, les agences d’urbanisme (évidemment !), l’organisation mondiale de la santé (OMS), les collectivités territoriales, les professionnels de santé, les urbanistes et les habitants. Les contrats locaux de santé (CLS) sont également des outils de territorialisation des priorités de santé intégrant l’UFS.
Ressources bibliographiques sur l’urbanisme favorable à la santé
Le numéro “Santé” de le revue Belveder – La revue collaborative de l’AUAT était consacré à cette question en décembre 2019. Découvrez ce numéro pour approfondir vos connaissances sur l’urbanisme et la santé. Accéder à la revue.
Urbanisme favorable à la santé : mieux comprendre et agir sur son territoire – Publié en 2025 par les agences d’urbanisme du Grand Est (réseau 7Est) et l’Agence régionale de santé, ce guide vise à sensibiliser les collectivités territoriales et autres acteurs du développement des territoires sur les enjeux d’articulation entre les politiques publiques d’aménagement et de santé. Consulter le document.
Urbanisme favorable à la santé, bien vivre en ville – Cette publication 2022 de l’Agam aborde la réduction de l’exposition de la population aux facteurs de risques et la mise en œuvre d’un urbanisme favorable à la santé, en lien avec le bien-être de la population. Consulter le document.
Les travaux du réseau des agences d’urbanisme d’Occitanie – En 2020, une série de conférences ont été réalisées pour sensibiliser les acteurs des territoires aux enjeux de santé. Consulter les replays et les présentations.
Vers un urbanisme favorable à la santé – Publié en 2017 par l’AUAT, ce document présente pourquoi la question de la santé s’appréhende dans une vision globale, qui ouvre l’approche purement médicale à la promotion de la santé et du bien-être. Consulter le document.
