Foncier : « Le nouvel observatoire de l’AUAT aidera les collectivités »

Foncier : « Le nouvel observatoire de l’AUAT aidera les collectivités »

L’AUAT créé un nouvel observatoire partenarial sur le foncier, au moment où la trajectoire zéro artificialisation nette interroge bien des collectivités. Interview de son élu-référent Dominique Fouchier, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’aménagement et de la politique foncière.

Foncier : « Le nouvel observatoire de l’AUAT aidera les collectivités »

L’AUAT crée un nouvel observatoire partenarial sur le foncier, au moment où la trajectoire zéro artificialisation nette interroge bien des collectivités. Interview de son élu-référent Dominique Fouchier, maire de Tournefeuille et vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’aménagement et de la politique foncière.

La loi Climat et résilience rebat les cartes de la question foncière, qu’en retenez-vous ?

Le changement climatique et la préservation de la biodiversité sont des questions majeures. Pour un élu, limiter l’artificialisation des sols revient à questionner ce qui a été fait, comment est aménagée la commune et ce vers quoi l’on va. Avant même la loi Climat et résilience, il était courant que des maires disent ne pas savoir où acquérir du foncier pour le mettre à disposition du conseil départemental afin de construire un collège, ou comment réserver un espace pour un cimetière dans quelques années. Vous le voyez, dans la perspective du zéro artificialisation nette (ZAN), il faut rester humble car la question foncière est complexe et se traite au long court.

Dominique Fouchier, maire de Tournefeuille et vice-président de Toulouse Métropole en charge de l'aménagement et de la politique foncière

Il est demandé aux intercommunalités de mettre en place un observatoire sur le foncier et celui de l’AUAT aura vocation à alimenter chacun d’entre eux. 

Dominique Fouchier, élu-référent AUAT de l’observatoire partenarial foncier

L’AUAT créé un observatoire du foncier et vous en êtes l’élu-référent. Qu’en attendez-vous ?

Les communes, notamment les plus petites parmi les membres de l’AUAT, apprécieront la mise à disposition d’outils de mesure sur le foncier, tel l’OCS GE. Plus largement, cet observatoire sur le foncier constituera un lieu de partage et d’échange entre les collectivités. Il favorisera la création de dénominateurs communs et d’un même langage sur cette question. J’invite donc les communes membres, les aménageurs et organismes associés à y participer ! La loi Climat et résilience demande aux intercommunalités de mettre en place un observatoire sur le foncier et celui de l’AUAT aura vocation à alimenter chacun d’entre eux. C’est stratégique.

Le sol deviendrait une denrée rare ?

C’est déjà le cas aujourd’hui. Lorsque l’on aménage une voirie de bus, on doit trouver où réaliser la compensation environnementale associée et c’est très complexe ! Si vous croisez cette problématique avec l’impact du prix du foncier sur celui des logements, vous mesurez la difficulté de l’équation visant à proposer des logements pour tous. Se doter d’une politique foncière est donc devenu inévitable.

Comment abordez-vous cette question au niveau de la métropole ?

56% des 45 800 hectares de la métropole sont déjà urbanisés. Nous avons donc de beaux espaces naturels agricoles et forestiers encore préservés. Cependant, nos réserves foncières s’amenuisent face à la pression démographique et économique. La stratégie foncière adoptée le 14 octobre en conseil métropolitain nous aidera à appréhender cet enjeu et à anticiper. Ce cadre guidera les acteurs de l’aménagement et nous en avons besoin pour optimiser l’usage de la ressource, non renouvelable, qu’est le sol.

Optimiser et densifier sont donc des questions majeures aujourd’hui

Optimiser le foncier peut être le fait d’une commune, lorsqu’elle achète du terrain et lui attribue une fonction temporaire, comme accueillir une activité, avant de mener à bien un projet de construction par exemple. Densifier, cela veut dire arrêter l’étalement urbain pour construire sur la ville. Pour les élus, les décrets à venir clarifieront certains points relatifs à la trajectoire ZAN mais pour les citoyens, l’acceptation de la densification est plus que difficile. Si on augmente le nombre de logements à l’hectare, cela veut dire plus de déplacements pour la population. C’est finalement une question de qualité de vie, d’autant plus prégnante dans les territoires périurbains. C’est aussi une question de pouvoir d’achat, étant donnée la hausse des prix des carburants et du prix des logements.

La question foncière implique donc de considérer les usages et les modes de vie

C’est un point auquel je suis très attentif. On vit une période de rupture pour les schémas d’aménagement, puisque la crise interroge l’organisation des lieux de résidence, de travail, de loisir… Nous devons questionner les usages et les modes de vie. Le foncier est un enjeu transversal à toutes les activités et nous concerne tous. L’observatoire foncier de l’AUAT sera une brique indispensable pour mieux appréhender cette question et préparer l’avenir.

Les observatoires partenariaux de l’AUAT

Habitat, commerce, économie, environnement, mobilité, foncier

L’AUAT réunit ses membres, ses partenaires et des organismes associés au sein d’observatoires partenariaux animés par des élus-référents. Ce sont des lieux de débat et de partage d’analyses, de tendances et d’indicateurs basés sur des données qualifiées, croisées et contextualisées. Cette observation territorialisée rend ainsi compte de phénomènes à l’œuvre sur l’aire métropolitaine de Toulouse et vise à alimenter les politiques publiques.

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