Le réseau des agences d’urbanisme d’Occitanie a réuni une centaine de participants d’horizons très variés pour favoriser l’échange sur l’adaptation climatique des territoires. Retour sur les grands messages délivrés par élus, techniciens et les exemples discutés.
Quels sont les enjeux d’adaptation climatique en Occitanie et quelles actions sont déjà engagées ou prévues ? Quels outils sont à portée de main pour les communes et les EPCI ? Sur quels exemples s’appuyer pour agir et innover ? Telles étaient les questions qui ont animé la vingtaine d’intervenants de la visio-conférence organisée le 16 mars entre Nîmes, Perpignan et Toulouse, les trois localisations des agences d’urbanisme d’Occitanie.
« L’enjeu de l’adaptation climatique est tel qu’il conduit aujourd’hui à réunir un auditoire très varié puisque nous comptons sur la participation de l’Ademe, de l’Etat, de la Région, d’intercommunalités, des énergéticiens et des enseignants-chercheurs », indiquait en introduction Yann Cabrol, directeur général de l’AUAT. Les échanges ont effectivement été nombreux entre participants : commentaires, questions aux intervenants et partages de ressources ont animé le fil de discussion.
Changer de paradigme pour adapter les territoires au climat
Le phénomène du changement climatique, longtemps contesté, est devenu une évidence, jusque dans nos territoires. On remercie les scientifiques qui alertent depuis longtemps ainsi que les agences d’urbanisme qui sont en première ligne pour observer et expliquer les choses aux élus, les outiller et les conseiller pour prendre les décisions. Si on ne peut contrer le phénomène, nous pouvons adapter nos villes, nos territoires.
La Région est engagée depuis 2016 avec le pacte vert et le projet REPOS notamment car la résilience nous pousse à réduire nos dépendances et revoir les doctrines ayant conduit à l’étalement urbain. Un plan sur l’habitat durable sera lancé pour faire converger les enjeux énergétiques et ceux liés aux matériaux de construction et de rénovation. Ce projet est à la croisée de la nécessité de végétaliser le territoire et de favoriser la mixité des logements avec les zones d’activités et les commerces.
L’éclairage du RECO sur la région Occitanie
Nous devons accepter les contraintes, qui s’imposeront à nous que l’on le veuille, ou non. Il nous reste 10 ans pour engager des actions radicales.
Consultez le CROCC, 1er Cahier régional Occitanie sur les changements climatiques
Téléchargez la présentation donnant à voir les enjeux d’adaptation climatique en Occitanie :
Comprendre les îlots de chaleur urbain, les risques inondations et du littoral
L’observation des îlots de chaleur urbains produit de la connaissance territorialisée. Elle vise à encourager l’activation de leviers permettant d’atténuer les impacts du réchauffement climatique sur la santé, l’environnement et l’économie.
L’observatoire territorial des risques inondation propose, depuis 2017, une vision complète des aléas des 4 bassins des Pyrénées-Orientales. Il produit des indicateurs pour suivre la vulnérabilité des territoires et renforcer la prise en compte des risques.
L’Observatoire de la côte sableuse catalane développe, depuis 2013, la connaissance de la vulnérabilité du territoire pour aider à la décision. Ses indicateurs seront prochainement élargis dans le cadre du Plan littoral 21.
Pascal Fourcade, directeur de l’AURCA, a animé la discussion avec plusieurs élus
Nous devons avoir une trajectoire d’adaptation au changement climatique et savoir jusqu’où nous devons nous adapter. Les observatoires sont utiles en ce sens pour agir de manière intelligence et avec une approche à long terme.
J’ai pu constater une évolution des mentalités des agents des collectivités et des élus à l’égard de l’adaptation du changement climatique. Cela doit encourager la poursuite de la structuration des observatoires et notamment l’accessibilité des informations délivrées .
Il y a une marge de progression pour que la promotion immobilière contribue à l’adaptation climatique. La maîtrise publique foncière est donc une clé de réussite pour orienter les projets et avoir des exigences de réponse de qualité face à cet enjeu.
Les exemples du marché Gare à Nîmes et des 5 grands parcs de l’agglomération toulousaine
Patrice Fournier, directeur de l’A’U, a animé les retours d’expérience de deux projets témoignant de l’adaptation des territoires au changement climatique.
Télécharger la présentation du projet de requalification du marché Gare à Nîmes :
Télécharger la présentation du projet des 5 grands parcs de l’agglomération toulousaine :
Les outils de la planification à la rescousse des enjeux climatiques
Les élus ont besoin de montrer leurs réalisations mais il faut aussi accepter de travailler sur le temps long. Nous avons adossé un plan climat air énergie territorial (PCAET) au Schéma de cohérence territoriale : l’engagement est d’ici 2050 de diviser par 2 nos consommations et de multiplier par 2 notre production d’énergies renouvelables. Nous entamons la révision du SCoT pour assurer un cap cohérent. La biodiversité, les écosystèmes et la rénovation énergétique des bâtiments seront des éléments majeurs de résilience pour adapter le territoire au climat.
L’AURCA a accompagné la communauté de communes Sud Roussillon dans l’élaboration de leur PCAET, en cohérence avec les autres projets déjà engagés.
Les exercices de planification et les documents sont essentiels pour traiter l’adaptation climatique. Ils permettent de définir un cap partagé et d’engager les territoires à agir. Le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) le permettra en donnant des moyens et des outils. Ce document devrait être adopté cet été et approuvé à l’automne 2022. Il fixe deux priorités : le rééquilibrage territorial et le changement de modèle de développement pour répondre à l’urgence climatique.
Cette conférence s’est conclue avec une intention partagée par Thomas Fromentin :
Les agences doivent être mobilisées, aux côtés de la Région et au plus près des territoires. Elles peuvent constituer des formes d’ateliers de solutions, dans une logique de dialogue permanent, d’animation et de valorisation des bonnes pratiques, si l’on veut engager ce changement qui nous est nécessaire.