Les espaces verts urbains des 37 communes de la métropole de Toulouse contribuent à la qualité de vie des habitants, d’autant plus lors d’épisodes de forte chaleur. Ils seront aussi l’une des clés de réussite d’un mode d’aménagement plus dense.
Quel est le parc le plus proche de chez moi ? Cette question, si pressante pour les citadins pendant la crise Covid-19 et ses restrictions de déplacement, est une nouvelle fois posée, cette fois-ci du fait du changement climatique. Rafraîchir la ville est devenu un enjeu de premier plan pour les territoires les plus urbains.
Et pour cause : les espaces de nature urbaine ou les parcs urbains, surtout lorsqu’ils sont dotés d’arbres et de végétation en général contribuent au rafraîchissement de la ville. L’évapotranspiration des feuilles et leur ombrage génèrent de nombreux bénéfices concrets pour les habitants, outre les bienfaits qu’ils génèrent en matière de santé mentale. L’accès à un espace vert répond également à un enjeu d’équité sociale pour permettre à tous les citadins de trouver de la fraîcheur lors d’épisodes de canicule.
Identifier les espaces verts de la métropole toulousaine
L’AUAT a cartographié les espaces verts selon une méthodologie expérimentée aux échelles des 37 communes de Toulouse Métropole. Sont représentés 5 types d’espaces végétalisés occupant au moins 1 000m² chacun.
A l’échelle de Toulouse, 18m² d’espaces verts urbains sont recensés par habitant, pour monter à 48m² à l’échelle des 37 communes de Toulouse Métropole. Ces données structurées, utiles aux projets urbains comme aux exercices de planification, résultent d’un croisement de plusieurs sources d’information : inventaire des parcs et jardins de la ville de Toulouse, espaces verts protégés, OpenStreetMap, études AUAT et photo-interprétation, identification des entrées de parcs, données Insee, construction d’isochrones.
Plusieurs approches sont proposées par des organismes s’intéressant à la nature en ville. Celle de l’observatoire des villes vertes intègre également un inventaire des espaces verts et d’autres indicateurs concernant la biodiversité, le budget espaces verts, etc. Son dernier palmarès positionne par exemple Angers en tête des grandes villes avec 86 m² d’espaces vert par habitant, devant Nantes (83,5 m²/hab), Metz (78), Amiens (75) et Lyon (73,5). En France, la moyenne observée par cette association est de 51 m²/hab.
Accéder à des espaces verts en moins de 15 minutes à pied
L’AUAT a également évalué le temps de parcours à pied pour accéder aux espaces verts urbains dans la métropole de Toulouse. Les espaces naturels, agricoles et forestiers n’étant pas représentés, la cartographie peut laisser penser que les zones les moins urbaines sont dépourvues d’accès à la nature. Celui-ci est pourtant réel dans la mesure où forêts et champs sont en accès direct pour nombre d’habitants de communes plus périphériques de la métropole, comme à Drémil-Lafage, située à l’est.
97% des Toulousains peuvent accéder à un parc en moins de 15 min à pied. Ce chiffre positif est toutefois à apprécier avec prudence. Si tous les habitants résidant à 15 minutes à pied du Jardin Japonais de Toulouse s’y rendaient en même temps, ils ne disposeraient que d’1m² chacun. À l’inverse, si tous les habitants à proximité de la forêt de Bouconne s’y retrouvaient, chacun disposerait d’une surface de 1,4 hectare… Pour autant, les 2 400 hectares de ce poumon vert à cheval des intercommunalités de Toulouse Métropole et du Grand Ouest Toulousain ne sont accessibles qu’en voiture ou presque.
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L’opportunité des petits espaces verts, à l’heure de la densification
Symboles des injonctions contradictoires de l’urbanisme, les espaces verts en milieu urbain sont autant désirables que contraints. Ardemment souhaités dans les villes les plus bâties pour des enjeux de qualité de vie mais aussi de préservation de la biodiversité, de captation du carbone, d’infiltration des eaux de pluie et de filtration de particules polluantes, ils y sont aussi les plus difficiles à créer du fait de la rareté du foncier, scruté à la loupe dans la perspective du Zéro artificialisation nette. Pourtant, le renouvellement urbain dessiné par la loi Climat et résilience sera plus acceptable si les collectivités accordent une réelle place à la nature dans chaque projet de densification.
Les jardins de proximité, créés par exemple dans les grandes copropriétés des années 70 (Ancely, Bellefontaine, Reynerie), constituent en cela une piste avant-gardiste. Ceux-ci associent la fonction d’usage à celle d’agrément. Si les végétaux y sont souvent choisis pour leur caractère ornemental, leur implantation vise à créer un cadre propice pour les usagers. Par ailleurs, les parcs et jardins de petite taille, plus faciles à créer, sont souvent vecteurs de lien social du fait de leur appropriation rapide par les habitants. Ils complètent ainsi les jardins de prestige (Jardin Japonais), historiques (Grand Rond, Jardin des plantes, Jardin Royal), ou encore les jardins soignés, surtout prisés pour la détente et les activités sportives, tout comme les espaces verts privilégiant un caractère naturel (Prairie des filtres).
La nature en ville, une des clés du renouvellement urbain de Toulouse
Présentés en juin 2023, les Cahiers toulousains détaillent comment organiser le renouvellement urbain de chacun des 6 secteurs de la ville de Toulouse. Historiquement développée par l’étalement urbain, la ville écrit désormais une nouvelle page de son histoire en déployant son projet urbain. Chaque Cahier dessine des pistes en mentionnant notamment les besoins de parcs, en lien avec 4 autres enjeux : soigner l’espace public, faciliter les déplacements, accompagner l’économie et développer des formes urbaines valorisantes pour Toulouse.
